Allemagne : moins de liberté pour l’Eglise

En Allemagne, l’Eglise catholique – ainsi que les autres cultes – ne peut plus faire de la foi un critère déterminant pour l’embauche de ses salariés. Ainsi en a décidé la Cour de justice de l’Union européenne.
Vera Egenberger a postulé en 2012 pour un emploi au sein de Diakonie, une organisation caritative protestante. Sa candidature ayant été rejetée, cette berlinoise sans confession a porté plainte pour discrimination en raison de son athéisme. Après avoir été débattue à la Cour fédérale du travail, la plainte est remontée à la Cour de justice de l’Union européenne.
Cette dernière a donné raison à la plaignante le 17 avril 2018, les juges estimant que l’appartenance religieuse ne pouvait plus être un critère d’embauche systématique dans les structures à caractère confessionnel.
Selon les juges, cette condition est possible uniquement lorsque le poste « exige de manière objective » une appartenance religieuse, telle qu'une mission spirituelle par exemple.
Cette décision de la Cour de justice européenne pourrait conduire à d'autres remises en question du statut juridique protecteur qui, en Allemagne, assurait jusqu'ici aux confessions religieuses une relative autonomie.
Thomas Schüller, professeur de droit canonique à l’Université de théologie catholique de Münster, déplore un jugement qui « marque une rupture avec la tradition allemande d’autonomie des ‘Eglises’, qui voulait que celles-ci décident seules de leurs critères d’embauche. » Selon lui, il faut s’attendre à ce que de nombreuses plaintes soient déposées devant les tribunaux.
(Source : La Croix - FSSPX.Actualités - 26/04/2018)