Allemagne : Suspendu puis interdit d’enseigner
Le 2 janvier, Mgr Reinhard Marx, évêque de Trèves, a signé le décret d’interdiction du droit d’enseigner au nom de l’Eglise catholique pour l’abbé Gotthold Hasenhüttl. Lui-même précédemment suspendu de ses fonctions de prêtre en juillet 2003 pour avoir présidé une célébration interconfessionnelle en marge du Kirchentag oecuménique de Berlin, en mai 2003, et invité les non-catholiques à la communion. Cette mesure avait été confirmée une année plus tard par le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
"Tous ses écrits, y compris celui du 8 décembre 2005, ont clairement démontré qu’il n’y avait de sa part aucun pas de conciliation, qu’il considérait son attitude comme juste et qu’il ne voyait aucune raison d’accepter la discipline de l’Eglise, également dans le domaine qui a entraîné sa suspension", a expliqué l’évêque de Trèves dans le décret daté du 2 janvier. "Qui se trouve en dissidence avec l’autorité de l’Eglise dans des affaires graves et ne se montre pas prêt à observer les règles de l’Eglise ne peut pas enseigner au nom de l’Eglise", a ajouté Mgr Marx.
Agé de 72 ans, l’abbé Gotthold Hasenhüttl d’origine autrichienne, a jugé sa sanction "douloureuse", après 40 ans d’enseignement sur mandat de l’Eglise. Le mouvement catholique progressiste "Nous sommes l’Eglise" a qualifié cette nouvelle sanction de "mesure disciplinaire absolument disproportionnée et incompréhensible". Pour illustrer son propos le mouvement a rappelé qu’en avril dernier, lors des obsèques de Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger avait donné la communion au prieur de la communauté de Taizé, Frère Roger, de confession réformée. En précisant que l’encyclique de 2003 sur l’eucharistie prévoit des exceptions pour la communion donnée à des non-catholiques.