Allemagne : une nouvelle présidente à la tête du ZdK

Source: FSSPX Actualités

Irme Stetter-Karp

Le 19 novembre dernier, le Comité central des catholiques allemands (ZdK) devait élire un remplaçant à Thomas Sternberg, élu en 2015. Pour la deuxième fois, une femme a été élue à la tête du ZdK, après Rita Waschbüsch, présidente de 1988 à 1997. Il s’agit d’Irme Stetter-Karp, spécialiste en sciences sociales, âgée de 65 ans.

Elle s’est illustrée entre autres, en co-fondant la section du Bad Wurtemberg de l’association donum vitae, érigée contre les directives de Rome, et qualifiée en 2006 comme « extérieure à l’Eglise catholique » par les évêques allemands. Elle a donné un entretien au site katholisch.de au décours de cette élection.

Ce qui ressort de ses réponses est assez instructif et montre que la voie synodale ne bougera pas d’un millimètre avec sa nouvelle présidente.

Elle dit que ce qui la motive, en ce qui concerne l’Eglise, est le fait que la voie synodale « nous donne au moins une chance d’ouvrir la porte à une réforme que je considère comme absolument indispensable ». Quelle réforme ?

Concernant l’égalité homme-femmes au sein de l’Eglise, elle dit puiser son espoir de changement « dans le fait qu’il y a, au milieu des paroisses en Allemagne, de très nombreuses personnes qui aspirent à une ouverture des ministères ordonnés et qui ont besoin de cette ouverture si elles veulent partager leur foi et ne pas la considérer uniquement comme une affaire privée ».

Elle ajoute que « c’est tout autant une question de participation des femmes que de recherche d’issues à une grande détresse pastorale ». – Autrement dit, la base réclame, il faut donner.

A l’objection qu’il y a des catholiques qui refusent de tels changements, elle répond qu’ils sont minoritaires. « Nous devons trouver des perspectives pour une majorité, surtout en ce qui concerne la voie synodale. Entre les deux, le dialogue et l’échange d’arguments sont nécessaires. » – Nous avons le nombre pour nous, il faut avancer.

Enfin, questionnée sur la possibilité de rendre le vaccin anti-Covid obligatoire – question qui agite les esprits outre-Rhin – elle répond :

« Fondamentalement, je pense que nous devons nous poser davantage la question de savoir quel degré de liberté l’individu doit avoir sans pour autant assumer la responsabilité des conséquences pour la collectivité. Nous devons retrouver l’équilibre entre la liberté et l’autodétermination d’une part, et la solidarité et la responsabilité d’autre part. »

Ce qui signifie ? insiste le journaliste. Réponse : « Je pense que le moment est venu de nous demander s’il est encore proportionnel de maintenir la liberté de ne pas se faire vacciner et d’accepter d’un autre côté que de plus en plus de personnes meurent chaque jour. »

Le raisonnement peut se défendre, mais le même genre de principe sera-t-il appliqué lors des débats synodaux ? Ainsi, la « détresse pastorale » prendra-t-elle le pas sur les résistances aux réformes ?