Angleterre : Notre-Dame de Walsingham honorée par une fête

Source: FSSPX Actualités

Statue de Notre-Dame de Walsingham

Selon ce que rapporte le Catholic Herald, le Saint-Siège – en l’occurrence le Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements – a autorisé la célébration d’une fête annuelle en l’honneur de Notre-Dame de Walsingham, qui sera célébrée le 24 septembre, dès 2024.

L’année dernière, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, et actuel président de la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays-de-Galles, avait demandé d’élever la simple mémoire liturgique de Notre-Dame de Walsingham au rang de fête à part entière.

Toujours selon le Catholic Herald, le cardinal Arthur Roche a déclaré : « Etant donné l’importance historique de ce sanctuaire pour l’Eglise d’Angleterre et du Pays-de-Galles, qui remonte à un peu plus de mille ans, et compte tenu de la dévotion croissante à Notre-Dame de Walsingham dont vous témoignez, le dicastère a déclaré que, à titre exceptionnel, votre demande pouvait être acceptée. »

La fête sera inscrite au calendrier national anglais en même temps que le sanctuaire marial national du Pays de Galles, Our Lady of Taper.

Histoire du sanctuaire

Le sanctuaire de Walsingham est l’un des plus anciens lieux dédiés à la Mère de Dieu en Angleterre. Vers 1061, vivait à Walsingham une pieuse veuve, Lady Richeldis, fort dévote à la Vierge et qui désirait la servir. En réponse à sa prière, la Vierge lui montra par trois fois le lieu de l’Annonciation, et lui ordonna d’en construire une reproduction en son domaine de Walsingham.

Lady Richeldis fit construire une maison semblable à sa vision. Après la pose des fondations, les ouvriers éprouvèrent toutes les peines du monde pour l’achèvement. Une nuit, les anges terminèrent l’ouvrage. Fruit d’une vision, le nouveau Nazareth, le sanctuaire le plus célèbre d’Angleterre avant la Réforme, fut ainsi installé dans un coin reculé du Norfolk.

Le Nazareth de l’Angleterre

Walsingham acquit rapidement une grande réputation de lieu saint. L’ancienne statue en bois de la Vierge Marie avec l’enfant Jésus accueillait les pèlerins. En 1281, Edouard Ier fit un pèlerinage d’action de grâces pour un miracle opéré par Notre-Dame de Walsingham. Entre 1061 et 1538, des centaines de milliers de pèlerins venus de toute l’Europe vinrent en ce sanctuaire.

La destruction du sanctuaire

Le 18 septembre 1534, les chanoines de Walsingham signèrent l’acte de suprématie du roi, et en juin 1538 Notre-Dame de Walsingham fut traînée à Londres pour être brûlée. Le 4 août 1538, le Prieuré fut confisqué et la maison sainte démolie. Pendant trois siècles, Walsingham a dormi. Les générations successives ont emporté les pierres de l’église pour construire leurs maisons.

« Quand l’Angleterre retournera à Walsingham, la Vierge reviendra en Angleterre »

Au cours de la dernière décennie du XIXe siècle, Miss Charlotte Boyd, anglicane, installa des sœurs anglicanes dans une petite chapelle du XIVe siècle à la périphérie de Walsingham. Il s’agissait de la dernière chapelle sur la route des pèlerins, connue sous le nom de Slipper Chapel.

Miss Boyd décida d’acheter la chapelle, mais avant qu’elle n’ait finalisé l’achat, elle reçut le don de la foi et fut reçue dans l’Eglise. A la même époque, la dévotion à Notre-Dame de Walsingham renaissait dans l’église St. Mary’s, King’s Lynn. En 1897, des fidèles, emmenés par deux prêtres, pèlerinèrent jusqu’à la Slipper Chapel, renouant le pèlerinage interrompu depuis le XVIe siècle.

Le 19 août 1934, 400 ans après l’apostasie nationale, le cardinal Francis Bourne, archevêque de Westminster, conduisit un grand pèlerinage de réparation réunissant plus de 12 000 pèlerins à Walsingham, dans le sanctuaire restauré de la Slipper Chapel. Le 2 juillet 1950, une église temporaire en l’honneur de l’Annonciation a été inaugurée à Walsingham pour les pèlerins.

Le plus grand jour dont on n'ait jamais été témoin à Walsingham fut la fête de l’Assomption de 1954, lorsque le délégué apostolique, au nom du Saint-Père, « remit sur le front de notre Madone nationale la couronne que Henry VIII lui avait arrachée ». Cette magnifique cérémonie de l’année mariale a été acclamée par plus de 15 000 pèlerins se tenant au milieu des ruines de l’ancien Prieuré.