Archéologie : le Latran livre de nouveaux secrets
Le ministère de la Culture italien vient d’annoncer que les vestiges du palais médiéval où les papes vivaient avant de faire du Vatican leur résidence venaient d’être découverts à Rome, dans le cadre des travaux de voirie imposés en vue du jubilé de 2025.
Les travaux visant à moderniser les infrastructures de la Ville éternelle en vue de l’année sainte 2025 n’apportent pas que des désagréments aux Romains coincés dans les embouteillages : le 17 juillet 2024, le ministère italien de la Culture annonce en effet qu’une équipe d’archéologues travaillant à l’extérieur de la basilique du Latran, venait de mettre à jour une structure architecturale complexe.
« Il s’agit d’une découverte extraordinairement importante pour la ville de Rome et son histoire médiévale, car aucune fouille archéologique étendue n’a jamais été effectuée sur la place dans les temps modernes », déclare-t-on du côté du ministère.
La structure murale découverte nous ramènerait entre le IXe et le XIIIe siècle. Elle a pu « fonctionner à la fois comme mur pour défendre la résidence papale et pour terrasser la pente qui délimitait la zone du palais du Latran », indiquent les archéologues.
L’ensemble mis à jour pourrait avoir appartenu au « Patriarcat », ensemble édifié à la demande de Constantin le Grand, à l’endroit où se trouvait alors la caserne des Equites Singulares, la garde à cheval de l’empereur romain.
Le « Patriarcat » se composait initialement d’une basilique, et a été rénové et agrandi au Moyen Age pour devenir le siège des Papes. Cette fonction a pris fin en 1305 lorsque le siège papal fut déplacé à Avignon.
« Les récentes découvertes sont une nouvelle démonstration de la richesse du territoire de Rome, une mine inépuisable de trésors archéologiques », se réjouit pour sa part le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano, qui ajoute que « chaque pierre nous parle et raconte son histoire, car grâce à ces découvertes importantes, les archéologues pourront en savoir plus sur notre passé ».
Et de justifier au passage les travaux d’urbanisme qui pèsent aux Romains : « Il est essentiel de combiner la protection de notre histoire avec les besoins de protection et de modernisation du tissu urbain. »
Résidence officielle de l’évêque de Rome depuis Constantin, le Latran a dix-sept siècles d’existence, ce qui signifie 1 700 années de constructions, restaurations et remaniements fréquents. Malgré son importance historique essentielle, on connaît encore mal le complexe, car son étude ne peut être fondée que sur des sources écrites, assez peu nombreuses et difficiles à interpréter, et sur une poignée de représentations picturales.
Le bâtiment initial a disparu presque totalement lors de la reconstruction ordonnée par Sixte-Quint (1585-1590), à l’exception de la chapelle du Sancta Sanctorum et de quelques fragments du décor, restaurés voire refaits et remontés hors de leur position originelle (mosaïque du triclinium de Léon XIII, fresque de la loggia de Boniface VIII).
Une situation paradoxale explique la fascination constante du palais pour les historiens qui ne manqueront pas d’être passionnés par les dernières découvertes réalisées en amont du jubilé de 2025.
(Sources : Reuters/Ministero della Cultura – FSSPX.Actualités)
Illustrations : © 2021 MiC – Pubblicato il 2024-07-17