Argentine : La Fraternité Saint-Pie X obtient l’interdiction d’une exposition blasphématoire
Cordoba, lundi 20 décembre 2004. Le Cabildo, a cinquante mètres de la cathédrale, ouvre ses portes à une exposition intitulée : « Noël : 10 artistes, 10 regards ». L’annonce faite la veille par le journal La Voz del Interior promettait qu’elle proposerait « des regards non conventionnels » sur Noël. Les différentes chaînes de télévision annoncent la chose en insistant particulièrement sur une peinture blasphématoire et vraiment odieuse contre le mystère de l’Incarnation, l’Esprit-Saint et la Très Sainte Vierge. L’abbé Julian Espina, ancien diacre de la Fraternité, aujourd’hui prêtre sédévacantiste, bloque l’entrée avec quelques membres de son association Mater Dei : “Tant que je serai là, personne ne rentrera!” Premier miracle de la Sainte Vierge: les défenseurs de Notre-Dame sont inébranlables, ils semblent rivés au sol et la cinquantaine de gauchistes qui se bousculent n’arrivent pas à forcer le passage. Les fonctionnaires municipaux décident de suspendre l’inauguration « pour raison de sécurité ». Arrivée de la police qui ferme définitivement l’entrée. Dehors les amis de Roque Fraticelli, le peintre blasphémateur, enragent tandis que les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X et un groupe de catholiques de la Légion de Marie chantent le chapelet.
Mardi 21. Le scandale s’étend, toutes les chaînes de télévision et radios sont sur place, chacun prend parti. Pour les uns, le scandale est cet horrible blasphème contre l’Esprit-Saint et la Vierge Marie. Pour les autres, c’est l’outrage fait à la sacro-sainte liberté d’expression. Dès huit heures et demie du matin, Francisco Gelonch de l’oeuvre diocésaine de la Légion de Marie, installé sur le parvis de la cathédrale, recueillait des signatures pour demander la fermeture définitive de l’exposition. Un recours en justice a été présenté. Seconde victoire pour les catholiques : le maire de Cordoba, Luis Juez, annonce la fermeture définitive de l’exposition et démet de leurs fonctions le directeur du musée et le sous-secrétaire du Ministère des cultes, Luis Gregoratti et Miguel Cabrera. Tout le monde attendait la réaction des autorités ecclésiastiques. Enfin le Père Saravia, président de « Pastorale sociale », fait savoir... qu’il condamne absolument l’action de l’abbé Espina et des catholiques qui l’accompagnent, comme « violente » et contraire à l’Evangile. Le curé Mariani, l’enfant chéri des médias depuis la publication du livre dans lequel il raconte ses expériences sexuelles, affirme que la réaction contre l’exposition « manque de maturité » et qu’elle est « intolérante ». Francisco Gelonch annonce pour le jour suivant une cérémonie de réparation devant la cathédrale. La Fraternité l’assure aussitôt de son soutien. Dans l’après-midi, Mgr Ñañez, archevêque de Cordoba, rend public un communiqué dans lequel il se déclare énormément préoccupé par cette injure faite aux sentiments religieux de la population catholique dans un lieu public, précisant cependant qu’il condamne toute expression de violence ou tentative de proposer l’Evangile par des moyens non évangéliques.
Mercredi 22. Vers 17 heures, les catholiques de différentes paroisses et groupements commencent à se réunir sur la grand-place pour l’acte de réparation. Les gauchistes se regroupent aussi autour de leurs drapeaux rouges pour une contre-manifestation. La police a été prévenue et remplira à la perfection son rôle pacificateur. A 18 heures, tous les acteurs sont là et la belle statue de Notre-Dame de Fátima domine la place depuis le parvis de la cathédrale. A sa gauche les drapeaux rouges claquent au vent, à sa droite ce sont les étendards des défenseurs de Marie, entre les deux le cordon de police :
Anticristianos se han formado en batalla,
Desde sus filas se les oye blasfemar;
Nuestra Señora está siendo blasfemada,
¡Vamos a luchar! (Himno cristero)[1]
L’abbé Xavier Conte, prieur de la Fraternité Saint-Pie X à Cordoba, expose au micro le sens de cet acte de réparation adressé à Dieu et à la Vierge immaculée, et dirige les prières et les cantiques, tandis que la procession se met en marche. Ce sont les mystères joyeux qui seront récités, puisque ce sont eux qui ont été spécialement attaqués par l’impie Fraticelli. Une Renault Trafic ouvre la marche munie d’un puissant appareil de sonorisation. La Sainte Vierge est portée par quatre de nos fidèles, magnifiquement ornée de fleurs par les dames du prieuré. Les servants de messe en soutanelles rouges la précèdent avec la croix de procession et les étendards. Puis viennent les fidèles, environ 300 personnes. Les passants regardent étonnés, un bon nombre se joignent aux prières et aux chants.
Le moment crucial approche. La procession chemine lentement par les rues de la ville, puis revient vers la cathédrale par une rue étroite. La meute des blasphémateurs gauchistes et autres « artistes » se précipite en hurlant contre la Sainte Vierge, cherchant à lui barrer la route. Nos jeunes accourent pour renforcer le cordon de police. La Vierge continue à avancer tout doucement, indifférente au tumulte. Les chants des fidèles redoublent en intensité, entrecoupés d’exclamations reprises par tous : “Viva María Purísima!”, “Viva Cristo Rey!”, “Viva la Iglesia!”. Côté Fraticelli c’est une explosion incroyable de haine et de cris dans le genre “Eglise poubelle, tu mènes à la dictature”.
La haine et l’amour se font face : dans les deux groupes, séparés par la police, l’émotion est à son comble.
¡Que importa si
el enemigo es fuerte,
si lucho por la verdad!
La Virgen del combate,
pronto, pronto
los aplastará.[2]
La Sainte Vierge a repris sa place en haut des marches de la cathédrale. Tous s’agenouillent pour réciter l’acte de réparation. La foule chante ensuite l’hymne national en brandissant de petits drapeaux argentins, et l’abbé Conte récite une prière pour le pape. La horde rouge court vers le centre de la place où Fraticelli, dans l’amertume de sa défaite, peint son misérable graffiti sur une toile. De notre côté, chacun s’approche pour offrir des fleurs à Notre-Dame. Tous veulent lui manifester leur amour, renouveler leur consécration, et réparer ainsi les insultes du démon. La foule se disperse, bien décidée à revenir au combat dès que nécessaire.
Une fois de plus la Sainte Vierge a écrasé la tête de Satan. Le clergé diocésain a brillé par son absence, prisonnier de ses préjugés libéraux : quand donc comprendront-ils que le blasphème, l’erreur et le mal n’ont aucun droit ?
[1] L’ennemi est en ordre de bataille, depuis ses rangs jaillissent les blasphèmes, Notre-Dame est injuriée, Nous allons combattre!
[2] Peu importe si l’ennemi est fort, du moment que je lutte pour la vérité ! La Vierge du combat, très vite, très vite les écrasera.