Asia Bibi : la menace islamique fait reculer le gouvernement
Après trois jours d’émeutes, conséquences de l’acquittement de la chrétienne Asia Bibi, le gouvernement pakistanais a renoncé, le 2 novembre 2018, à la laisser sortir du pays. L’avocat de la détenue a même dû fuir le pays.
Le compromis passé en toute hâte entre les islamistes et le gouvernement pakistanais, prévoit que le gouvernement ne s’opposera pas au dépôt d’une requête en révision du jugement de la Cour suprême.
L'avocat qui a provisoirement sauvé la Pakistanaise Asia Bibi de la pendaison, Saif-ul-Mulook, a quitté le pays le 3 novembre, déclarant craindre pour sa vie après des menaces des islamistes.
« Dans le scénario actuel, il ne m'est pas possible de vivre au Pakistan », a déclaré l'avocat de la chrétienne à l’AFP, avant d’ajouter : « j’ai besoin de rester en vie car je dois poursuivre la bataille judiciaire pour Asia Bibi ».
Les islamistes sont descendus dans les rues pour réclamer la pendaison de la chrétienne et la mort des juges, allant jusqu’à pénétrer, sans être inquiétés, dans la « zone rouge » d’Islamabad - qui réunit les principales institutions de l’Etat pakistanais, telles que le Parlement et la résidence du premier ministre - paralysant ainsi tout le pays.
Jusqu’ici, l’armée a décidé de rester en retrait, ce qui, de l’avis des observateurs, a pesé sur la décision du gouvernement d’opter pour la négociation et rendre incertain l’avenir d’Asia Bibi.
De son côté, Ashiq Masih, le mari d'Asia Bibi, réclame l'asile pour sa famille aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou au Canada, ainsi que pour la personne qui l’a hébergée. Tous risquent leur vie. Il a déclaré : « Je demande au président Donald Trump de nous aider à partir. Après cela, je demande à la Première ministre britannique (Theresa May) de faire de son mieux pour nous aider », avant de solliciter également l’aide du Premier ministre canadien Justin Trudeau.
(Sources : Le Monde/Le Figaro - FSSPX.Actualités - 05/11/2018)