Au Costa Rica, les évêques soutiennent le Front national pour la vie
Les évêques du Costa Rica ont encouragé les fidèles à prendre part à la marche qui s’est tenue le 1er décembre 2019. Cette manifestation, organisée par le « Front national pour la vie » entend obtenir du président de la République Carlos Alvarado, qu’il ne signe pas une ordonnance pour l’application de l’avortement dans certains cas.
Pour comprendre l’origine de cette protestation il faut savoir que l’article 21 de la Constitution costaricienne stipule que « la vie humaine est inviolable ». Interrogé par le Comité des droits de l’homme de l’ONU, le délégué du Costa Rica précisait en 2007 : « le Costa Rica reste convaincu que la vie commence dès la conception ».
Cependant, depuis 1970, l’article 121 du Code pénal autorise exceptionnellement l’interruption volontaire de grossesse si la vie ou la santé de la mère est en danger, à trois conditions : l’avortement doit être pratiqué avec le consentement de la femme, par un médecin ou une sage-femme autorisée, et quand le risque pour la vie ou la santé ne peut être écarté par d’autres moyens. Par ailleurs l’article 93 permet au juge de gracier une personne condamnée pour avoir commis un avortement dans deux cas : si la grossesse constituait une atteinte à l’honneur ou si elle était le résultat d’un viol.
Faute de décret d’application, cette dépénalisation n’était pas appliquée. Deux femmes ont porté plainte devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme en 2013 et en 2015. Le nouveau gouvernement a préparé une ordonnance, dont les termes sont encore tenus secrets, en vue d’appliquer cet article 121. Il s’agirait donc de dépénaliser l’avortement dans les circonstances prévues par cet article, une première étape avant d’autres mesures progressistes.
Cette atteinte à la vie humaine a provoqué une forte mobilisation pour s’opposer à la décision du gouvernement, avec le soutien des évêques du pays.
« En tant que pasteurs de l'Eglise costaricienne, nous souhaitons une fois de plus nous joindre à toutes les initiatives des citoyennes qui œuvrent avec zèle pour la défense de la vie humaine, en particulier la vie à naître », a déclaré la Conférence épiscopale du Costa Rica, dans un communiqué publié le13 novembre 2019.
Les évêques réaffirment que « la vie humaine est sacrée et inviolable » et que le droit à la vie « ne saurait être soumis à aucun facteur d’ordre économique ou idéologique ». En conséquence, ils affichent leur « opposition la plus forte à toute attaque directe contre la vie », rappelant que dans la doctrine de l’Eglise, « l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables ». La marche du 1er décembre a été une réussite selon les organisateurs.
Le président de centre gauche, Carlos Alvarado Quesada, s’est fait élire en 2018 sur un programme visant à dépénaliser l’avortement et à légaliser les unions civiles contre-nature. Mais la voix de l’Eglise catholique compte encore au Costa Rica : l’article 75 de la constitution stipule que « la religion catholique, apostolique, romaine, est celle de l’Etat, qui contribue à son maintien ». 85% des cinq millions de Costariciens sont catholiques, pour 13% de protestants.
(Source : Aciprensa/Asemblea - FSSPX.Actualités - 09/12/2019)