Australie : des fidèles en appellent à Rome contre leur évêque

« Ne touchez pas à nos enfants », « Mgr Long est dans l’erreur » : des pancartes aux slogans colorés fleurissent dans les mains de manifestants paisiblement installés sur le parvis de la cathédrale Saint-Patrick de Parramatta (Nouvelle-Galles du Sud), en ce 25 avril 2021.

Le diocèse est en émoi : plusieurs milliers de fidèles ont en effet signé un recours à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) afin de demander la destitution de leur évêque.

En cause : l’attitude jugée inacceptable au regard de la morale catholique de Mgr Vincent Long Van Nguyen et de son vicaire général, le père Christopher de Souza.

Il est reproché aux deux ecclésiastiques d’être de véritables chevaux de Troie de l’idéologie du genre : promotion de l’homosexualité dans les écoles diocésaines, poncifs récurrents sur l’inclusivité… Les fidèles n’en peuvent plus.

L’évêque aurait également fait pression sur deux prêtres, au motif que ceux-ci avaient protesté contre les propos hétérodoxes de leur ordinaire.

Il est également question d’une mauvaise gestion concernant les travaux de construction de la cathédrale, ayant mis à mal les finances diocésaines.

Premier évêque d’origine vietnamienne à diriger un diocèse en dehors du Vietnam, Mgr Long, 59 ans, a été nommé évêque auxiliaire de Melbourne en 2011 par le pape Benoît XVI.

Le pape François l’a choisi pour prendre les rênes du diocèse de Parramatta en 2016, succédant ainsi à Mgr Anthony Fisher, alors nommé au siège archiépiscopal de Sydney.

Dès 2017, Mgr Long a donné son programme, affirmant qu’il s’engageait à faire du diocèse de Parramatta une « maison pour tous les peuples, (une maison) d’inclusion et de solidarité » au sein de laquelle « nous devons nous engager à tendre la main à nos frères et sœurs LGBTI ».

Leur évêque persistant dans cette direction, les fidèles de Parramatta en ont appelé à Rome : le 27 avril dernier, un mémorandum de vingt-quatre pages, accompagné de quarante-trois pièces jointes, s’envolait vers le palais du Saint-Office.

Un document qui fait suite à deux pétitions signées par 3 000 et 4 000 fidèles, envoyées à l’intéressé et au nonce apostolique en Australie, en juin et septembre de l’année dernière.

« Nous prions maintenant pour que la Congrégation pour la doctrine de la foi nous aide à sauver notre diocèse, nos enfants, nos séminaristes, notre clergé et nos fidèles, des violations répétées de la doctrine au détriment de nos âmes », espère Bernadette Ching, à l’origine de la première pétition.

La balle est désormais dans les bureaux de la CDF.