Australie : le secret de la confession hors la loi au niveau fédéral
Le 2 décembre 2019, la Conférence des évêques d’Australie (ACBC) a dénoncé l’accord passé entre les procureurs généraux de chaque Etat et le gouvernement fédéral d’Australie, dans le but de normaliser les lois imposant aux prêtres l’obligation de dénoncer tout fait présumé de mauvais traitement sur mineur qui serait appris dans le cadre du sacrement de pénitence.
« Contre-productive et injuste » : c’est en ces termes que Mgr Mark Coleridge, archevêque de Brisbane et président de l’ACBC, a dénoncé les nouvelles normes juridiques attentatoires au secret sacramentel de la confession en Australie.
Les procureurs généraux et le gouvernement fédéral se sont en effet mis d’accord sur un dispositif juridique commun obligeant les prêtres à briser le sceau sacramentel, sous peine d’encourir des sanctions pénales dans le cas de non-dénonciation d’abus sur mineurs.
Le nouveau dispositif va même plus loin : il prévoit que les prêtres ne pourront plus à l’avenir se retrancher derrière l’argument du secret professionnel afin d’éviter de témoigner contre un tiers, lors d’une procédure pénale ou civile.
Des dispositions qui vont contre le droit de l’Eglise, qui stipule que le sceau sacramentel est inviolable, et qu'il est de plus absolument interdit à un confesseur de révéler de quelque manière que ce soit les fautes dont s’accuse un pénitent.
Au mois d’octobre dernier, interrogé sur une loi de l’Etat de Victoria promulguée contre le secret de la confession, l'archevêque de Melbourne, Mgr Peter Comensoli, avait déjà prévenu qu’il contreviendrait lui-même aux nouvelles normes en vigueur.
Un mois plus tôt, Mgr Julian Porteous, évêque de Hobart en Tasmanie, avait débuté ce mouvement épiscopal de résistance, lors de l’adoption en septembre 2019 d’une loi similaire, déclarant qu’il « ne saurait y avoir aucune exception à l'inviolabilité du sceau de la confession ».
« Si un prêtre venait à le rompre, les fidèles perdraient toute confiance, étant donné que leurs aveux pourraient être rendus publics ou utilisés contre eux », avait alors déclaré le prélat.
Related links
(Sources : Catholic News Agency/The Australian - FSSPX.Actualités - 16/12/2019)