Australie : offensive générale contre le secret de la confession

Source: FSSPX Actualités

Le Parlement d’Australie-Occidentale

Le 14 octobre 2021, le Parlement d’Australie-Occidentale a voté l’adoption d’un amendement à la loi relative à la protection de l’enfance, faisant à tous les ministres du culte catholique l’obligation de dénoncer tout abus sur mineur entendu dans le cadre du sacrement de pénitence. Une décision que l’Eglise catholique conteste.

« La dénonciation d’abus sur mineur ne tolèrera aucune exception, qu’elle soit fondée sur la nature de la confession, ou les principes de la religion du ministre du culte concerné. » Le communiqué du gouvernement d’Australie-Occidentale faisant suite au vote des députés, est tombé tel un couperet, en ce 14 octobre 2021.

Dans cet Etat de 2,6 millions d’habitants faisant partie de la fédération australienne, les catholiques australiens sont médusés et troublés.

Il faut savoir que les parlementaires ont volontairement ignoré une recommandation de la commission législative permanente de l’Etat, datant de septembre 2020, demandant que la confession sacramentelle soit exclue du champ d’application de la loi sur la dénonciation des abus accomplis sur des mineurs.

Du côté de la hiérarchie catholique, c’est l’amertume : dans sa lettre pastorale publiée le 21 octobre dernier, Mgr Timothy Costelloe, archevêque de Perth, évoque la « déception » et le « trouble » qui l’ont saisi en prenant connaissance de l’adoption de l’amendement contesté.

Et le prélat de rappeler que « dans l’enseignement de l’Eglise catholique, le prêtre agit en la personne du Christ : très concrètement, dans le cas d’un pénitent qui est victime de violences, la divulgation des violences subies est faite au Christ qui, en la personne du prêtre, écoute, conseille, encourage et aide cette personne de toutes les manières possibles ».

Aussi, le prêtre ne saurait « trahir la confiance du pénitent qui vient dans le confessionnal, confier qu’il a été victime d’abus ».

Mgr Costelloe rappelle en outre que « la même approche sera adoptée par le prêtre si quelqu’un confesse cette fois un crime d’abus. Le prêtre fera alors tout ce qui est en son pouvoir pour convaincre l’agresseur avoué qu’il doit se remettre à la police. »

A l’inverse, la nouvelle loi aura un effet pervers, prévient l’archevêque, car désormais, les personnes coupables d’abus ne prendront plus le risque de se confesser et dès lors, « toute chance, même faible, pour le prêtre, de parvenir à convaincre le coupable à se dénoncer, s’évanouit ».

Pour le prélat, pas question bien sûr de transiger sur le secret de la confession : « beaucoup de gens me critiqueront, ainsi que l’Eglise catholique en général, pour son opposition à ce changement législatif. On cherchera à dépeindre l’Eglise comme une mère insensible à l’horreur des abus accomplis en son sein. C’est à la fois inexact et injuste », déplore l’archevêque de Perth.

Mais quoiqu’il arrive, « nous ne nous laisserons pas décourager par ceux qui ne cherchent qu’à démolir, à critiquer et à saper les bonnes œuvres accomplies par l’Eglise », conclut Mgr Costelloe.

A l’issue du vote du 14 octobre dernier, l’Australie-Occidentale est le 5e Etat australien – sur six – ayant lancé l’offensive contre le secret de la confession sacramentelle depuis plus d’un an : le Victoria, la Tasmanie, l’Australie-Méridionale, le Territoire de la capitale australienne, et en septembre 2020 enfin l’Etat du Queensland.

De telles législations font preuve d’une méconnaissance profonde tant du sacrement de pénitence que de la psychologie humaine : une preuve de plus, si besoin était, que là comme ailleurs, c’est bien l’Eglise catholique que l’on cherche à attaquer.

Il est à remarquer que certaines personnes abusées ont courageusement et publiquement défendu le secret de la confession, ayant trouvé dans ce sacrement le soutien qui leur était nécessaire.

Soutenez les survivants. Défendez le secret de la confession.