Autriche : des catholiques dénoncent « l´initiative des prêtres » contestataires
P. Helmut Schüller.
Alors qu’un manifeste appelant à la « désobéissance » a été lancé le 19 juin dernier par des prêtres autrichiens et signé par plus de 300 ecclésiastiques, une association de laïcs a pris le contre-pied, à la fin du mois d’août, considérant cette initiative comme « totalement inacceptable ».
L´Initiative des prêtres (Pfarrer-Initiative), organisation fondée en 2006 à Vienne par 7 prêtres et présidée par le P. Helmut Schüller, est à l’origine du manifeste du même nom. Ce document établit une liste de réformes en 7 points, parmi lesquels figurent la communion des divorcés remariés, le sermon par les laïcs, l’accès des femmes et des hommes mariés à la prêtrise, la direction des paroisses sans prêtres par des laïcs. La Communauté de travail des associations catholiques (AKV) en Autriche demande à L´Initiative des prêtres de « retirer l´appel à la désobéissance et de le considérer publiquement comme une exagération ». « Un tel comportement ne devrait pas exister à l´intérieur de la chrétienté », estime l´AKV dans un communiqué publié par la presse autrichienne le 26 août dernier. Mgr Egon Kapellari, évêque de Graz-Seckau et vice-président de la Conférence épiscopale autrichienne, avait déjà rejeté l’appel de L’Initiative des prêtres.
« Ce document met en péril l’unité de l’Eglise », avait-il déclaré le 28 juin. De son côté, le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et président de la Conférence épiscopale autrichienne, s’est voulu moins catégorique. Ayant d’abord estimé que cet appel « portait douloureusement atteinte à l´unité de l´Eglise », il a par la suite rencontré certains des contestataires. Dans un entretien accordé à l’agence de presse américaine CNS, le 6 septembre dernier, le porte-parole de l’archevêché de Vienne, Michael Prüller, a assuré que le prélat souhaite « que les prêtres travaillent avec lui afin d´amener une vie nouvelle dans les paroisses ». Il a également précisé qu’« il n´y a pas eu de discussion concernant des sanctions, pas d´ultimatum, pas de discussion sur des punitions ».
Ce mouvement de protestation a réuni à sa fondation les curés de paroisse désireux de « s’engager en faveur d'une discussion ouverte dans l'Eglise sur les questions qui se posent d'une manière urgente pour l'avenir de celle-ci », et non « satisfaits du comportement des responsables à la direction des diocèses et au niveau de l'Eglise universelle. » Les signataires du manifeste représentent près de 10% du clergé autrichien.
(Sources : apic/cns/pfarrerinitiative - DICI n°241 du 01/10/11)