Aux Pays-Bas, l’ange de la mort plane sur les berceaux
Hugo de Jonge, ministre néerlandais de la Santé, a annoncé à la Chambre basse que le gouvernement allait examiner la possibilité d’autoriser l’euthanasie des jeunes enfants et pré-adolescents. La Conférence des évêques du pays se dresse contre une mesure qui, si elle était adoptée, rendrait cette pratique gravement illicite, désormais applicable à tous les âges.
A première vue, on n’ose y croire. Mais il faut se résoudre à l’horrible réalité : les Pays-Bas envisagent très sérieusement de légaliser le meurtre des enfants, dès l’âge d’un an.
Comment s’y prendre pour faire évoluer la législation, dans une civilisation sécularisée où toute forme de transcendance se trouve réduite à la portion congrue de la santé et du bien-être ? Il suffit de s’appuyer sur les rapports de médecins et d’experts, les oracles contemporains.
Ainsi, en 2019, trois hôpitaux universitaires néerlandais publient un rapport à peine croyable, affirmant que « quatre-vingt quatre pour cent des pédiatres aux Pays-Bas souhaitent l’euthanasie active pour les enfants entre un et douze ans ».
Quelques mois plus tard, une nouvelle expertise commandée par l’exécutif néerlandais, affirme que, dans les cas où les soins palliatifs ne suffiraient pas à soulager la souffrance des enfants, tout pédiatre devrait avoir la possibilité de pratiquer l’euthanasie sur ces enfants « sans être punis », au nom d’un cas de « force majeure ».
Sur la foi de ce rapport, le 13 octobre 2020, le ministre de la Santé, Hugo de Jonge a proposé au Parlement une extension de la dépénalisation de l’euthanasie à cette tranche d’âge, en précisant que les nouvelles dispositions ne seront pas régies par une nouvelle loi, mais par de simples règlements complémentaires qui entreront en vigueur dans les prochains mois.
Le cardinal-archevêque d’Utrecht, Mgr Willem Eijk, a adressé une lettre au gouvernement néerlandais, pour avertir l’exécutif : « Si ces nouvelles dispositions entrent en vigueur, cela signifie que, dès la conception, à tout âge, la vie des gens peut prendre fin sur simple avis médical. Cependant, la vie humaine est une valeur essentielle dès la conception. Sa valeur ne peut donc être mise en balance avec rien d’autre (…). Oter la vie n’est donc pas un moyen moralement licite de mettre fin à la souffrance », met en garde le haut prélat.
Il faut rappeler que la méthode proposée par l’exécutif a déjà été employée pour la mise en place de la dépénalisation de l’euthanasie.
Dès 1973, une décision judiciaire condamne un médecin à une peine symbolique pour avoir euthanasié sa mère. Des cas similaires sont traités de même manière.
En 1984, la Cour Suprême introduit dans la jurisprudence la notion de « force majeure », qu’un médecin peut invoquer lorsqu’il a eu recours à une euthanasie, mais qu’il a agi en conscience et dans le respect de l’éthique médicale.
En 1990, une procédure réglemente la déclaration des médecins en cas d’euthanasie.
En 1993, une loi légalise la possibilité de déclaration de décès par euthanasie. Enfin, en 2001, la loi dépénalise l’euthanasie et le suicide assisté. Dans tout ce processus, l’exécutif a souvent été le moteur. Il n’est donc pas étonnant de le voir encore activer le mouvement.
Et il faut s’attendre à d’autres développements dans les années futures, inimaginables aujourd’hui.
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(Sources : National Catholic Register/Vatican News – FSSPX.Actualités)
Illustration : Image par Myriams-Fotos Pixabay