Belgique : Une enquête mesure la santé morale des prêtres
Mgr Jean-Pierre Delville.
La Croix a publié, le 10 octobre 2016, le contenu d’une enquête lancée auprès des 110 prêtres du diocèse de Liège, en Belgique, par le Conseil presbytéral du lieu. Le quotidien français explique que l’initiative de ce questionnaire revient à trois prêtres de Liège qui ont rencontré « des confrères qui vivent des soucis de santé, qui ont quitté le ministère, qui ont choisi une autre orientation que celle de la paroisse ou ne sont pas épanouis dans leur ministère ». L’un d’eux, en particulier, explique être « resté sur sa faim » après avoir exprimé son « mal-être » et sa « préoccupation devant les difficultés de plusieurs confrères ».
En accord avec leur évêque, Mgr Jean-Pierre Delville, les trois ecclésiastiques ont demandé l’aide d’un psychologue, d’un théologien ainsi que d’un spécialiste des ressources humaines en entreprise. Les résultats montrent que l’absence de « perspectives d’avenir » apparaît comme la première cause de mal-être. S’ensuivent une organisation jugée « à bout de souffle », le sentiment d’une absence d’écoute ou de reconnaissance par la hiérarchie, l’éloignement à l’égard de l’Eglise en tant qu’institution, ou encore les relations difficiles entre prêtres.
En tête des sources de bien-être, l’enquête fait ressortir les différentes formes de « ressourcement spirituel », à savoir les retraites, la vie de prière, mais aussi l’accompagnement spirituel, les relations avec les fidèles et l’entourage. Le sentiment d’être « utile à la communauté » et la possibilité de « prendre du temps pour soi » figurent également dans la partie positive du classement, à égalité avec le sentiment d’être « respecté, reconnu et apprécié » par les autres. La Croix relève enfin qu’« œuvrer à l’évangélisation de la société » contribue aussi à la « bonne santé morale des prêtres ». – Le Père Antoine Chevrier (1826-1879), qui connut le saint curé d’Ars, disait : « Le prêtre est un homme dépouillé, le prêtre est un homme crucifié, le prêtre est un homme mangé » ; il ne faisait pas d’enquête sur le bien-être des prêtres.
(Sources : apic/lacroix – DICI n°343 du 28/10/16)