Benoît XVI dénonce les « concessions » nées de la sécularisation de l'Eglise au Brésil
Benoît XVI a reçu un premier groupe de seize évêques brésiliens en visite ad limina. Le pape a pointé du doigt la « sécularisation » et « l’ouverture au monde », en encourageant à ne pas négliger « certaines vérités fondamentales de la foi ». Il a particulièrement dénoncé les « concessions » faites par certains en matière d´éthique. Dans ce contexte, il a souhaité des formateurs qui soient « de vrais hommes de Dieu » pour les nouvelles générations de séminaristes.
« Dans la décennie qui a suivi le Concile Vatican II, a ainsi noté le pape, certains ont interprété l´ouverture au monde (...) comme un passage à la sécularisation », ce qui a entraîné certaines « concessions ». Cette interprétation a alors « conduit des responsables ecclésiaux à tenir des discours dans le domaine éthique qui correspondent aux attentes de l´opinion publique en oubliant de parler de certaines vérités fondamentales de la foi ». S´en est suivie une « auto-sécularisation de nombreuses communautés ecclésiales », a souligné Benoît XVI dans son discours en portugais.
Actuellement, a constaté le Saint-Père, il existe au Brésil « une nouvelle génération née dans cet univers ecclésial sécularisé qui, au lieu d´assister à l´ouverture et au consensus, voit s´élargir de plus en plus au sein de la société un fossé fait de différences et d´oppositions au magistère de l´Eglise, souvent dans le domaine éthique ». Pour répondre aux attentes de la « nouvelle génération » qui « a soif de transcendance », a affirmé le pape, il faut alors des formateurs qui soient « de vrais hommes de Dieu, des prêtres qui se consacrent totalement à la formation, qui témoignent du don de soi à l´Eglise, à travers le célibat et une vie austère, selon le modèle du Christ ».
En octobre 2005, le cardinal Cláudio Hummes, alors archevêque de São Paulo (Brésil), avait dressé au synode des évêques un état des lieux du catholicisme au Brésil et en Amérique du sud. « Au Brésil, le nombre de catholiques diminue en moyenne de 1 % par année, avait-il reconnu. En 1991, les catholiques représentaient 83 % de la population ; aujourd’hui, selon de nouvelles études, ils ne seraient que 67 %. Avec angoisse, nous nous demandons : jusqu'à quand le Brésil sera-t-il un pays catholique ? Conformément à cette situation, on constate déjà que pour chaque prêtre catholique il y a deux pasteurs protestants, essentiellement au service des Églises pentecôtistes. Tout indique que le phénomène se manifeste dans presque tout le reste de l’Amérique latine ; d’où la question : jusqu’à quand l’Amérique latine sera-t-elle un continent catholique ? »
La visite ad limina des évêques brésiliens a débuté le 1er septembre 2009 et se terminera le 20 septembre 2010. Les évêques des 272 circonscriptions ecclésiastiques doivent ainsi se rendre à Rome en 13 groupes successifs auprès du pape et des responsables de la curie romaine. Le Brésil compte 155 millions de catholiques. (DICI n°201 – 19/09/09 - Sources : apic/imedia/chiesa)