Benoît XVI encourage la nouvelle évangélisation

Source: FSSPX Actualités

Le 15 octobre 2011, le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a organisé un congrès, un an après sa création, sur le thème : « La Parole de Dieu croissait et se multipliait » (Actes 12, 24). Ce congrès a réuni 180 délégués des conférences épiscopales et mouvements d´Eglise. L´ouverture des travaux a été faite par Mgr Salvatore Fisichella (sur la photo), président de ce dicastère, qui évoqua les différents domaines où exercer la nouvelle évangélisation. Les participants ont ainsi étudié les sept thèmes d´engagement retenus pour une nouvelle proposition de la foi : la culture, les migrations, la communication, la famille, la liturgie, la politique et la pastorale ordinaire des paroisses.

L’après-midi Mgr Fisichella présenta différents intervenants : sœur Veronica Berzosa, espagnole, fondatrice et supérieure du nouvel institut de vie contemplative Iesu Communio, sur « spiritualité et vie intérieure » ; l´écrivain italien Vittorio Messori sur « l´Occident et ses questions au Christ » ; l´astrophysicien italien Marco Bersanelli sur « science et foi, un dialogue fécond » ; Mgr Fabio Suescun Mutis, évêque aux armées de Colombie, a présenté des expériences de nouvelle évangélisation en Amérique latine. Jesùs Colina, ancien directeur du site catholique d´information Zenit, a annoncé la « première communauté en ligne de questions/réponses à propos de la foi, de la vie, et de l´enseignement de l´Eglise », un projet (www.aleteia.org) qui a depuis vu le jour.

En fin de journée, Benoît XVI s’est adressé aux 8.000 délégués des Conférences épiscopales, représentants de paroisses, de mouvements d’Eglise et d’ordres religieux. Intervenant devant ces nouveaux évangélisateurs – venus d´Amérique, d´Europe, d´Australie, d´Inde ou des Philippines – le pape a souligné que la Parole de Dieu était toujours vivante et « actualisée par l´Eglise ». Mais aujourd´hui, elle est confrontée à « la fermeture et au rejet, à des façons de penser et de vivre qui sont loin de la recherche de Dieu et de la vérité ». L´homme contemporain est souvent « éloigné de la recherche essentielle de la vie. On lui propose un bonheur éphémère, qui contente un moment, mais laisse bien vite tristesse et insatisfaction », a poursuivi le pape. « Le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui annoncent et témoignent que c’est le Christ qui nous enseigne l’art de vivre, le chemin du bonheur véritable, parce qu’Il est Lui-même le chemin de la vie », et les nouveaux évangélisateurs doivent avoir « une intense vie de prière ». En effet, « le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui parlent à Dieu, pour pouvoir parler de Dieu » a affirmé Benoît XVI, car « être évangélisateur n’est pas un privilège, mais un engagement qui vient de la foi ».

La rencontre avec le pape organisée au Vatican « a pour but de donner un signe de visibilité à la nouvelle évangélisation à travers les nouveaux évangélisateurs, de sorte que des mouvements et des communautés qui ne se connaissent pas forcément, d´importance diverse numériquement, (puissent) pour la première fois se rencontrer au même endroit », a expliqué le Père Didier Duverne, responsable de la section française de ce nouveau dicastère. Des mouvements bien implantés, historiques, tels que la Communauté de l´Emmanuel ou le mouvement italien Communion et Libération vont rencontrer d´autres structures plus modestes et récentes, comme le Festival Annuncio pour la France, ainsi que les délégués de nombreuses conférences épiscopales. Mais c´est surtout « dans la perspective du Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation que ce congrès a lieu ». Car « ce qui va en sortir servira de matériel pour ce synode » que le pape présidera en octobre 2012, a indiqué le prêtre français.

Dans la soirée, les participants ont pu prendre part à différentes activités d´évangélisation de rue dans le centre de Rome et à des veillées de prière dans les églises organisées par le diocèse de Rome. Cette opération, intitulée « Evangéliser la ville », précède une autre initiative, la Mission Métropole, que le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation lancera durant le Carême 2012.

Le lendemain, dimanche 16 octobre, Benoît XVI célébra la messe pour la nouvelle évangélisation dans la Basilique Vaticane, en conclusion du congrès. Au cours de l’homélie le pape rappela que « Jésus est véridique et enseigne la voie de Dieu en vérité, sans se préoccuper de qui que ce soit » (Mt 22,6). Et puisqu’Il est Lui-même ce « chemin de Dieu » – « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14, 6) – nous sommes appelés à le suivre pour annoncer et témoigner, expliqua le Saint-Père ; « la mission de l’Eglise, comme celle du Christ, consiste essentiellement à parler de Dieu, à faire mémoire de sa souveraineté, à rappeler à tous, en particulier aux chrétiens qui ont égaré leur identité, le droit de Dieu sur ce qui lui appartient, c’est-à-dire notre vie. »

La Mission Métropole, deuxième projet du dicastère, se déroulera dans douze grandes villes européennes pendant le Carême 2012, afin de « donner un signe en commun d´une nouvelle évangélisation déjà en cours ». Une initiative complémentaire du Parvis des Gentils lancé par le Conseil pontifical de la culture qui « se veut comme une interface culturelle entre les catholiques et l´incroyance, précise le P. Duverne, tandis que la Mission Métropole s´adresse aux baptisés affadis et tièdes dont on cherche à réveiller la foi en favorisant la prise de conscience d´une identité chrétienne forte et d´une appartenance à une communauté chrétienne qu´est l´Eglise ».

Rappel : Le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation a été créé le 12 octobre 2010, par le Motu Proprio Ubicumque et semper, (cf. DICI n°227 du 18/12/2010). Présidé par Mgr Salvatore Fisichella le nouveau dicastère offre « une aide particulière à l´Eglise dans sa mission, surtout dans les pays d´ancienne tradition chrétienne, qui semblent être devenus indifférents, voire hostiles à la Parole de Dieu », avait alors expliqué Benoît XVI, en rappelant : « Jésus n´a pas racheté le monde avec de belles paroles ou des moyens ostentatoires, mais par sa souffrance et sa mort ».

La notion de nouvelle évangélisation a fait son apparition après le concile Vatican II (1962-1965). Paul VI, dès la fin du Synode des évêques en octobre 1974 et dans son Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, en décembre 1975, annonçait des « temps nouveaux pour l´évangélisation ». « Les conditions de la société nous obligent à réviser les méthodes, à chercher par tous les moyens, à étudier comment faire arriver à l´homme moderne le message chrétien », écrivait le pape. Le 9 juin 1979, lors de son premier voyage en Pologne, Jean-Paul II a employé de manière explicite l´expression « nouvelle évangélisation », à Nowa Huta : « Au seuil du nouveau millénaire, une nouvelle évangélisation est commencée, comme s´il s´agissait d´une deuxième annonce, bien qu´en réalité ce soit toujours la même ». Lors du concile Vatican II, le décret Ad gentes sur l´activité missionnaire de l´Eglise rappelait que l´évangélisation n´était pas la spécialité des seuls missionnaires religieux, mais qu´elle engageait tous les laïcs.  (Sources : apic/imedia/vatican.va/radiovatican – DICI n° 245 du 25/11/11)