Benoît XVI encourage vivement les jeunes gens à servir le Christ

Le pape s’est spécialement adressé aux jeunes réunis sur le parvis de Notre-Dame de Paris, à l’issue des vêpres, vendredi 12 septembre. En évoquant « l’inoubliable soirée de juillet dernier à Sydney » (au cours des JMJ, ndlr) le Saint-Père a abordé « deux points profondément liés l’un à l’autre, qui constituent un véritable trésor » : l’Esprit Saint qui « vous fait approcher du Mystère de Dieu et vous fait comprendre qui est Dieu », et « vous pousse à témoigner ». Le second trésor est le mystère de la Croix qui, médité peut conduire au service du Christ dans la vie consacrée.
« La Croix symbolise la sagesse de Dieu et son amour infini révélé dans le don salvifique du Christ mort et ressuscité pour la vie du monde, pour la vie de chacun et de chacune d’entre vous en particulier. Puisse cette découverte d’un Dieu qui s’est fait homme par amour, cette découverte bouleversante vous inviter à respecter et à vénérer la Croix ! Elle est non seulement le signe de votre vie en Dieu et de votre salut, mais elle est aussi – vous le comprenez – le témoin muet des douleurs des hommes et, en même temps, l’expression unique et précieuse de toutes leurs espérances. Chers jeunes, je sais que vénérer la Croix attire aussi parfois la raillerie et même la persécution. La Croix compromet en quelque sorte la sécurité humaine, mais elle affermit, aussi et surtout, la grâce de Dieu et confirme notre salut. Ce soir, je vous confie la Croix du Christ. L’Esprit Saint vous en fera comprendre les mystères d’amour et vous crierez alors avec saint Paul : Pour moi, que la Croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil. Par elle, le monde est à jamais crucifié pour moi, comme moi pour le monde (Gal 6, 14). Paul avait compris la parole de Jésus – apparemment paradoxale – selon laquelle c’est seulement en donnant (en perdant) sa propre vie qu’on peut la trouver (cf. Mc 8,35 ; Jn 12,24) et il en avait conclu que la Croix exprime la loi fondamentale de l’amour et est la formulation parfaite de la vraie vie. Puisse l’approfondissement du mystère de la Croix faire découvrir à certains d’entre vous l’appel à servir le Christ de manière plus totale dans la vie sacerdotale ou religieuse ! ».
A Lourdes, samedi 13 septembre, Benoît XVI reviendra, lors de la procession aux flambeaux, sur le mystère de la Croix. « C’est une mort qui, en lien avec la liturgie d’expiation, apporte la réconciliation, mort qui marque la fin de la mort. Dès lors, la Croix est signe d’espérance, l’étendard de la victoire de Jésus car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en Lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle (Jn 3, 16). Par la Croix, notre vie tout entière reçoit lumière, force et espérance. Par elle, est révélée toute la profondeur de l’amour contenu dans le dessein originel du Créateur ; par elle, tout est guéri et porté à son accomplissement. C’est pourquoi la vie dans la foi au Christ mort et ressuscité devient lumière. »
Dans la matinée de ce samedi 13 septembre, sur l’esplanade des Invalides à Paris, Benoît XVI avait exhorté les fidèles à quitter les idoles du monde contemporain en découvrant que Dieu seul nous comble. S’appuyant sur les écrits de saint Paul, il affirmait : « Pour s’être livrés aux idoles, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes des tourments sans nombre (1 Tm 6, 10). » Et il rappelait à tous : « Élever la coupe du salut et invoquer le nom du Seigneur, n’est-ce pas précisément le meilleur moyen de fuir les idoles, comme nous le demande saint Paul ? Chaque fois qu’une messe est célébrée, chaque fois que le Christ se rend sacramentellement présent dans son Église, c’est l’œuvre de notre salut qui s’accomplit. Célébrer l’Eucharistie signifie reconnaître que Dieu seul est en mesure de nous offrir le bonheur en plénitude, de nous enseigner les vraies valeurs, les valeurs éternelles qui ne connaîtront jamais de couchant. Dieu est présent sur l’autel, mais il est aussi présent sur l’autel de notre cœur lorsque, en communiant, nous le recevons dans le Sacrement eucharistique. Lui seul nous apprend à fuir les idoles, mirages de la pensée. Or, chers frères et sœurs, qui peut élever la coupe du salut et invoquer le nom du Seigneur au nom du peuple de Dieu tout entier, sinon le prêtre ordonné dans ce but par l’Évêque ? ». Le pape poursuivit en s’adressant plus précisément aux jeunes, pour les inviter à suivre l’appel du Maître en toute confiance : « Ici, chers fidèles de Paris et de la région parisienne, mais aussi vous tous qui êtes venus de la France entière et d’autres pays limitrophes, permettez-moi de lancer un appel confiant en la foi et en la générosité des jeunes qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale : n’ayez pas peur ! N’ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au cœur de l’Église ! Rien ne remplacera jamais une messe pour le salut du monde ! Chers jeunes ou moins jeunes qui m’écoutez, ne laissez pas l’appel du Christ sans réponse. Saint Jean Chrysostome, dans son Traité sur le sacerdoce, a montré combien la réponse de l’homme pouvait être lente à venir, cependant il est l’exemple vivant de l’action de Dieu au cœur d’une liberté humaine qui se laisse façonner par sa grâce ».
Le lendemain, dimanche 14 septembre, lors de la messe de l’Exaltation de la Sainte Croix, à Lourdes, Benoît XVI redira la signification de ce grand mystère pour exhorter ensuite ceux qui sont appelés au service de Dieu à répondre avec générosité. « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, pour que les hommes soient sauvés (cf. Jn 3, 16). Le Fils de Dieu s’est fait vulnérable, prenant la condition de serviteur, obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une croix (cf. Ph 2, 8). C’est par sa Croix que nous sommes sauvés. L’instrument de supplice qui manifesta, le Vendredi-Saint, le jugement de Dieu sur le monde, est devenu source de vie, de pardon, de miséricorde, signe de réconciliation et de paix. » Le Saint-Père s’adresse alors tout particulièrement aux jeunes fidèles : « Chers amis, ici présents ce matin, réunis autour de la croix de la Journée mondiale de la Jeunesse, lorsque Marie a reçu la visite de l’ange, c’était une jeune fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des femmes de son village. Et si le regard de Dieu s’est posé de façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie peut vous dire encore qu’aucun de vous n’est indifférent à Dieu. Il pose Son regard aimant sur chacun de vous et vous appelle à une vie heureuse et pleine de sens. Ne vous laissez pas rebuter par les difficultés ! Marie fut troublée à l’annonce de l’ange venu lui dire qu’elle serait la Mère du Sauveur. Elle ressentait combien elle était faible face à la toute-puissance de Dieu. Pourtant, elle a dit « oui » sans hésiter. Et grâce à son oui, le salut est entré dans le monde, changeant ainsi l’histoire de l’humanité. À votre tour, chers jeunes, n’ayez pas peur de dire oui aux appels du Seigneur, lorsqu’Il vous invite à marcher à sa suite. Répondez généreusement au Seigneur ! Lui seul peut combler les aspirations les plus profondes de votre cœur. (...) À ceux, parmi vous, que le Seigneur appelle à sa suite dans la vocation sacerdotale ou religieuse, je voudrais redire tout le bonheur qu’il y a à donner totalement sa vie pour le service de Dieu et des hommes. Que les familles et les communautés chrétiennes soient des lieux où puissent naître et s’épanouir de solides vocations au service de l’Église et du monde ! »