Benoît XVI parle des deux "interprétations contraires" du Concile
Le 22 décembre, le pape recevait les cardinaux et membres de la curie romaine dans la salle Clémentine au Vatican pour la traditionnelle cérémonie de vœux de Noël. Evoquant certains événements de l’année 2005, le souverain pontife a commencé par "la disparition de Jean-Paul II, précédée par un long chemin de souffrance et de perte graduelle de la parole". "Aucun pape ne nous a laissé une quantité équivalente de textes, aucun pape n’a pu visiter, comme lui, le monde entier et parler directement aux hommes de tous les continents", a affirmé Benoît XVI.
Le Saint-Père est ensuite revenu sur deux événements majeurs voulus par son prédécesseur : les Journées mondiales de la jeunesse de Cologne et le Synode des évêques sur l’Eucharistie.
A propos du rassemblement mondial de jeunes organisé en août dernier dans son pays natal, Benoît XVI a invité à "garder dans le cœur les images de Cologne". Rappelant les temps d’adoration du Saint-Sacrement qui avaient été proposés aux jeunes, le pape a souligné que "particulièrement dans un monde où existe la menace que chacun fasse soi-même son propre critère, il est fondamental de souligner l’adoration". Au sujet du synode d’octobre 2005 sur l’Eucharistie, le pape a précisé que "dans les interventions des pères synodaux, s’est reflétée la richesse de la vie eucharistique de l’Eglise d’aujourd’hui et s’est manifestée le caractère inépuisable de sa foi eucharistique".
Puis, le souverain pontife est revenu sur le Concile Vatican II, dont on a fêté le 40e anniversaire de la clôture le 8 décembre dernier. Benoît XVI a affirmé que "personne ne peut nier que, dans de vastes parties de l’Eglise, la réception du Concile s’est déroulée de manière plutôt difficile". Selon le pape, sa bonne interprétation réside dans une "juste herméneutique". Benoît XVI a ainsi expliqué que deux interprétation contraires s’étaient longtemps opposées : d’une part "l’herméneutique de la discontinuité et de la rupture", qui a profité "de la sympathie des médias et d’une partie de la théologie moderne", d’autre part "l’herméneutique de la réforme", du "renouvellement dans la continuité". Pour le pape, la première a "provoqué la confusion" et "risque de finir dans une fracture entre l’Eglise pré-conciliaire et l’Eglise post-conciliaire", la deuxième "a porté des fruits, silencieusement, mais toujours plus visiblement". (voir cet extrait du discours du pape à la curie dans nos Documents)
"Je dois probablement encore faire mémoire du 19 avril de cette année où le collège cardinalice, à ma grande frayeur, m’a élu pour succéder à Jean-Paul II", a enfin confié le pape au terme de son intervention. "Une telle tâche était bien loin de tout ce que j’aurais pu imaginer comme vocation", a-t-il encore reconnu, avant de remercier ceux qui l’entourent de leur "bonté" et de leur "compréhension".