bis France. Le décès du Cardinal Billé, Primat des Gaules
Le cardinal Louis-Marie Billé est décédé le mardi 12 mars 2002 à midi des suites d’un cancer qui l’avait contraint à cesser ses fonctions de président de la Conférence des évêques de France lors de la dernière assemblée plénière des évêques à Lourdes (4 au 10 novembre 2001). Ordonné évêque en 1984, il fut en charge du diocèse de Laval jusqu’en 1995, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles de 1995 à 1998. Il fut nommé archevêque de Lyon et primat des Gaules en juillet 1998 pour succéder à Mgr Balland. Après ce décès et celui du Cardinal Franjo Kuharic, ancien archevêque de Zagreb, le vendredi 8 mars, le collège des cardinaux compte 176 membres desquels 128 sont membres électeurs pour le prochain conclave.
Nous nous contenterons de citer ici quelques extraits de ses discours prononcés dans le cadre de la Conférence des évêques de France.
Le cardinal Billé n’était pas un grand défenseur des miracles de Notre-Seigneur. Dans son discours d’ouverture de l’assemblée plénière des évêques de France en 2001, il parle du « signe des pains » pour évoquer le miracle de la multiplication des pains. Il s’agit là du jargon moderniste qui, on le sait, ne modifie pas le vocabulaire par hasard, mais de façon très calculée afin de nier le miracle : « Le second épisode est le signe des pains. Le Christ rassembleur, le Christ pasteur, celui qui a en compassion les foules, commence par partager le pain de la parole de Dieu. De la foule informe, il fait une communauté de table. »
Autres citations :
« L’Eglise en France, actuellement, même s’il ne s’agit pas de nier l’effondrement de certains éléments du système institutionnel, manifeste en bien des lieux une vitalité nouvelle. Si nous parlons d’une pastorale de la proposition et pas seulement de l’héritage, de l’engendrement et pas seulement de l’encadrement, si nous parlons d’initiation et d’appropriation personnelle, cela ne relève pas seulement de l’utopie mais bien déjà de la réalité.
L’Eglise en France, ce sont tous les chrétiens engagés dans le domaine de l’exclusion, tous ceux que leur foi amène à se mettre au service des autres dans les multiples réseaux qui tissent la société. Ce sont les jeunes qui, aux JMJ, ont fait confiance à l’Eglise parce qu’elle leur a proposé de s’enraciner dans une histoire et de courir l’aventure de rencontres qui soient à la mesure de la mondialisation. » (Discours d’ouverture de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, 2000)
« La paix et la démocratie n’existent pas pour tous, et des pans entiers de la population mondiale continuent à vivre dans la pauvreté et le dénuement. Les États-Unis, devenus l’unique superpuissance et le principal modèle, cristallisent sur eux toutes les haines et tous les mécontentements. Est-il juste de dire que les attentats de septembre s’appuyaient sur une contestation ou plutôt un refus total du monde occidental à travers le modèle américain ? Peut-on éviter en tout cas de redire, avec Jean-Paul II, que la mondialisation de l’économie doit s’accompagner d’une mondialisation de la solidarité ? » (Discours d’ouverture de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, 4.11.2001)