bis N.O.M.

Source: FSSPX Actualités

La 1ère édition typique du Novus Ordo Missæ est parue en 1968 ; elle sera rapidement corrigée. Une deuxième verra le jour dans les années 80. Ce lundi 18 mars, des représentants de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ont présenté la troisième au pape Jean-Paul II. Le texte en avait déjà été approuvé par le pape le 20 avril 2000, mais des difficultés de composition du chant grégorien auraient retardé la publication du missel.

Le monde évolue, par conséquent, on adapte. « Il est évident qu’en 27 ans, le Missel a dû être retouché, en particulier le sanctoral », a déclaré l’archevêque Francesco Pio Tamburrino, secrétaire de la Congrégation, au micro de Radio Vatican. Les autres changements sont « des petites retouches nécessaires après la promulgation de l’Instruction “Varietates legitimae” 1 qui prévoit la possibilité de faire quelques adaptations, dans des zones de mission en particulier », a-t-il poursuivi. « Par ailleurs, dans l’ordinaire du Missel on a intégré ce qui avait déjà été permis dans certains Missels nationaux, à savoir les prières eucharistiques pour la réconciliation, et les prières eucharistiques pour les différentes nécessités ». L’Institutio generalis a également été entièrement revue. Ainsi les conférences épiscopales se voient attribuer des pouvoirs étendus pour réaliser des adaptations liturgiques dans le sens de l’inculturation. Il est prévu de plus d’étendre les cas de communion sous les deux espèces.

Comme l’on sait, le terme de prière eucharistique est l’expression du jargon ecclésiastique actuel pour désigner le canon de la Messe. Ce qui signifie — si l’on s’en tient à la déclaration de Mgr Tamburrino, que de nouveaux “canons” ont été autorisés en sus des quatre contenus dans la première édition typique. Cette inflation est proprement affolante. Si, durant les siècles précédents, de nouvelles préfaces ont été ajoutées avec l’approbation de Rome dans des Missels nationaux, comme par exemple des préfaces d’origine gallicane 2 telles que la préface de Saint Jean-Baptiste ou la préface de l’Avent, ces pièces courtes, théologiquement irréprochables, n’ont toutefois pas été intégrées au Missel romain par souci de romanité et d’universalité. Cette nouvelle édition typique du Missel de Paul VI veut au contraire marquer plus profondément encore s’il était possible, la rupture avec le passé, en multipliant les transformations de la partie la plus sacrée de la Messe. Il y aura bientôt un canon pour tous les jours de l’année.

Attendons d’avoir le texte de ce nouveau missel entre les mains pour mieux en juger. Pour l’heure, les courageux pourront s’atteler à la lecture de la nouvelle mouture de l’Institutio generalis : 25 400 mots en 70 pages… Un curé un peu “trop” conservateur appelait cela « l’Eglise photocopiante ». A défaut d’être enseignante. (sommaire

1 Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, 25 janvier 1994.

2 Au sens de : originaires de France, et non au sens de l’erreur gallicane