Bosnie-Herzégovine : Medjugorje, décision en suspens
Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a précisé le 10 avril 2017 que la décision définitive du Saint-Siège sur les événements de Medjugorje pourrait prendre du temps.
Le prélat allemand a récemment accordé un entretien à l’agence de presse catholique polonaise KAI dans lequel il rappelle qu’un phénomène pastoral “ne saurait être basé sur de fausses fondations”.
Cette déclaration intervient alors que Mgr Henryk Hoser, envoyé spécial du pape François à Medjugorje, est arrivé le 29 mars dernier dans le sanctuaire marial pour une mission d’ordre pastoral qui n’a pas à prendre position sur la réalité - ou non - des apparitions qui s'y dérouleraient depuis 36 ans.
Mais pour le cardinal Müller, il n'est pas question d’équiparer Medjugorje à Fatima : dans le cas des apparitions de Fatima en 1917, au Portugal, a rappelé le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il y avait « une invocation claire et catégorique contre la propagation du communisme et un appel prophétique à s’y opposer par la prière et le témoignage ». Les apparitions de Fatima avaient de plus été officiellement reconnues en 1930, soit 13 ans seulement après avoir eu lieu.
Si les apparitions de Medjugorje venaient à être finalement reconnues par l’Eglise, il faudra « nuancer la position », a poursuivi le haut prélat. En effet, selon lui, « la grande masse des fidèles est trop fascinée par Medjugorje pour que le bien futur de l’Eglise [locale, ndlr] soit dépendant de la véracité de ces apparitions ».
Dans l’hypothèse inverse, de l’affirmation de la non-supernaturalité de ces événements, le cardinal Müller a vivement mis en garde: « un phénomène pastoral ne peut être basé sur de fausses fondations », insistant sur le fait qu'on ne peut pas "séparer les préoccupations pastorales des questions de l’authenticité de ces visions ».
Des propos nuancés par rapport à ceux tenus le 5 avril par Mgr Hoser, qui avait affirmé lors d’une conférence de presse que le sanctuaire de Medjugorje pouvait permettre d’étancher « la soif de sacré » des 2,5 millions de pèlerins qui s’y rendent annuellement.
La position de l’Eglise demeure donc pour le moment celle édictée par la Conférence épiscopale yougoslave, en 1991, dans sa déclaration de Zadar : « On ne peut affirmer le caractère surnaturel de ces apparitions ou révélations ».
(Sources : cath.ch / imedia - FSSPX.Actualités - 24/04/17)