Brèves : Europe -Palestine - France

Source: FSSPX Actualités

Europe : Pour le cardinal Lehmann, l’Eglise doit "reprendre l’initiative", mais sans "fanatisme"

Dans un entretien accordé au quotidien italien La Repubblica du 14 novembre 2004, le cardinal Karl Lehmann, archevêque de Mayence et président de la Conférence épiscopale allemande, estime que les chrétiens doivent défendre leurs positions en Europe. Cela sans pour autant recourir au "fanatisme" ni au "fondamentalisme".

L’Eglise doit "reprendre l’initiative et présenter ses valeurs avec plus d’intensité, de façon plus articulée et approfondie" dans la société pluraliste européenne et se montrer "tolérante face aux positions des autres", a expliqué le cardinal. "C’est une tolérance qui ne conduit pas à renoncer à ses propres positions, ni à s’effacer devant les positions et le langage qui prédominent dans l’opinion publique. Au contraire l’attachement à la tolérance doit coexister avec la nette volonté d’exposer sans ambiguïté les positions qui nous permettent de nous définir comme Eglise", a-t-il poursuivi.

"Il est évident que nous devons le faire sans recourir à une forme de fanatisme et de fondamentalisme", a précisé le prélat allemand. "Nous devons réfléchir avec une grande attention sur le fait que beaucoup d’Américains ont voté pour le président Bush car ils étaient convaincus que les normes éthiques et l’option chrétienne sont des éléments bien plus importants que beaucoup d’autres aspects de la politique". Enfin, le cardinal a expliqué que les législations européennes contre les signes religieux ont été "malheureuses". "Il apparaît nécessaire de réaffirmer en termes universels la liberté religieuse. C’est un droit qui vaut aussi pour l’Islam", a-t-il conclu.



Palestine : Déclaration du pape après le décès d’Arafat

Le pape Jean-Paul II "s’est uni à la douleur du peuple palestinien après la disparition de son président Yasser Arafat", décédé le 11 novembre à Paris, et a prié pour ce dernier, a indiqué son porte-parole, Joaquin Navarro-Valls.

Yasser Arafat "a été un leader d’un grand charisme qui a aimé son peuple et a cherché à le guider vers l’indépendance nationale", a souligné Jean-Paul II, par la voix de son porte-parole. "Que Dieu dans sa miséricorde accueille l’âme de l’illustre défunt et concède la paix à la Terre Sainte, avec deux Etats indépendants et souverains, pleinement réconciliés entre eux", a-t-il ajouté.

Jean-Paul II a reçu dix fois le président de l’Autorité palestinienne, dont huit au Vatican. Yasser Arafat a été reçu deux fois à Castel Gandolfo. Au cours de la sixième rencontre au Vatican, en février 1999, Yasser Arafat avait renouvelé auprès de Jean-Paul II une invitation à se rendre à Bethléem en l’an 2000. Acceptant l’invitation, le pape s’y était rendu le 22 mars 2000, au cours de son voyage en Terre Sainte.

France : Nicolas Sarkozy reçu au Vatican par le cardinal Sodano

Nicolas Sarkozy, ministre français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, a été reçu en audience par le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le 8 novembre. Selon l’Apic, cette rencontre d’une heure et quart "relevait d’une grande confidentialité" et a eu un caractère "assez personnel". Les discussions ont tourné autour du livre de Nicolas Sarkozy, autrefois en charge de l’Intérieur et des Cultes, intitulé La République, les religions, l’espérance, paru le 30 octobre dernier.

Dans cet ouvrage, Nicolas Sarkozy suggère un assouplissement de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, qui jette les bases de la laïcité française. Pour le ministre, une modification de cette loi pourrait permettre à l’État français de participer au financement de la construction d’édifices religieux, en particulier de mosquées.

En revanche, le 14 novembre, au cours d’une visite à Marseille, le président de la République française a déclaré n’être pas favorable à la remise en cause de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Jacques Chirac a ainsi déclaré que "la laïcité est un élément essentiel de notre cohésion sociale". La loi de 1905 est en quelque sorte "le pilier du temple", a-t-il précisé. "On est bien inspiré en général de le respecter et de ne pas trop vouloir ouvrir un débat supplémentaire et inutile en France sur des sujets qui font l’objet d’un consensus".