Canada : un an après, le bilan des JMJ de Toronto

Source: FSSPX Actualités

 

En juillet 2002, l’aéroport militaire désaffecté de Downsview Park, à Toronto, recevait Jean-Paul II et les 700 000 pèlerins des 17èmes Journées mondiales de la jeunesse. Exactement un an après ce sont les Rolling Stones et leurs 450 000 fans qui ont envahi cette ancienne base aérienne. Que reste-t-il de la venue du Pape ? La Croix des 13 et 14 septembre trace un bilan pour le moins mitigé.

Pour Mgr James Wingle , évêque de Saint-Catharines dans l’Ontario, membre du comité épiscopal chargé d’assurer le suivi des JMJ, l’impact de ce rassemblement est palpable : "Nous sentons dans notre Eglise une certaine fébrilité. Les jeunes continuent de se voir un an plus tard. Ils ont formé des groupes, s’engagent dans des projets communautaires et pastoraux, se réunissent pour prier et approfondir leur foi. Nous apercevons également de nombreux nouveaux visages dans nos rassemblements, des jeunes qui ont rencontré des participants des JMJ ou encore qui ont suivi l’événement à la télévision."

Denis Bérubé, responsable de la pastorale des jeunes dans le diocèse de Montréal, est loin de partager cet enthousiasme : "La jeunesse n’a jamais été la priorité de l’Eglise du Canada, et un rassemblement ponctuel ne peut pas faire changer les choses du tout au tout. Les habitudes reprennent vite le dessus. Il y a eu des réussites dans les paroisses qui ont su profiter de cette occasion pour mettre en place des rendez-vous, comme les prières hebdomadaires de Taizé. Mais la majorité d’entre elles se sont contentées de remplir une tâche d’accueil." C’est pourquoi, selon lui, il n’y a pas davantage de jeunes dans les églises aujourd’hui.

Par ailleurs, le bilan financier enregistre un déficit de 38 millions de dollars canadiens (25 millions d’euros) sur un budget de 70 millions (46 millions d’euros). Les évêques du Canada se justifient : "Nos prévisions budgétaires ont été faussées par des événements hors de notre contrôle. La participation des jeunes a été fortement affectée, entre autres, par la tragédie du 11 septembre 2001, par le climat politique et par les difficultés économiques qui sévissent dans de nombreux pays". Résultat : les diocèses doivent aujourd’hui puiser dans leurs économies ou faire des emprunts bancaires, afin de rembourser la somme attribuée à chacun d’eux en fonction de sa population catholique.

A ce déficit financier s’ajoute un déficit plus grave et plus  durable 83 % de la population du Québec se dit catholique, mais à peine 10 % fréquente l’église ; seulement 5 % des 18-34 ans va à la messe le dimanche. En outre, 35 % des 3300 prêtres diocésains a plus de 70 ans, et la moitié a entre 50 et 70 ans.