Castel Gandolfo devient un musée

Le visiteur peut pénétrer dans ces appartements, situés au 2e étage de la résidence d’été des papes, auxquels jamais depuis 1626 – date du premier séjour à Castel Gandolfo du pape Urbain VIII (1623-1644) –, le public n’avait eu accès.

La visite comprend, après un long escalier, les salles d’apparat – celle du Trône et celle du Consistoire –, le bureau du pape, et celui de son secrétaire particulier, puis la chambre papale offrant une vue sur le lac d’Albano, et enfin la chapelle privée avec deux fresques entourant l’autel surmonté lui-même d’une Vierge noire. Contrairement à ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI, le pape François n’a guère manifesté le désir de séjourner à Castel Gandolfo, préférant rester dans ses appartements de Sainte-Marthe au Vatican pendant la période estivale.

En mars 2014, le souverain pontife a décidé d’ouvrir au public une partie des jardins de Castel Gandolfo.

En septembre 2015, la Galerie des pontifes a été aménagée au premier étage du palais pontifical en prévision de son ouverture au public. On peut y découvrir l’exposition de 51 portraits de papes, couvrant 500 ans d’histoire de l’Eglise jusqu’aux trois grands tableaux contemporains représentant Jean-Paul II (1978-2005), Benoît XVI (2005-2013) et le pape François. Pour visiter les appartements privés, la Galerie des pontifes et une partie des jardins, les visiteurs doivent réserver leur billet sur le site internet des Musées du Vatican, ou les acheter directement à la billetterie du palais pontifical de Castel Gandolfo.

Les lieux sont accessibles du lundi au vendredi en continu et le samedi après-midi. Cette transformation en musée de Castel Gandolfo n’est pas sans susciter des interrogations. Ainsi le journaliste italien Giuseppe Rusconi écrit, le 14 octobre, sur son site Rossoporpora : « C’est très bien de pouvoir visiter l’appartement papal..., mais il y en a qui se demandent si – indépendamment de tout intérêt historique – il était vraiment nécessaire de prendre une décision (populiste?) qui rendra de facto difficile à son successeur de reprendre éventuellement l’appartement (vous imaginez la levée de boucliers qui en résulterait contre le retour du ‘triomphalisme’ dans l’Eglise ?). Certains vont encore plus loin et commencent à douter du sort prévu pour l’appartement papal du Palais du Vatican. Et s’il ne restait au prochain pape que la Maison Sainte-Marthe comme unique résidence ? »