Catholiques de France : barre à droite

Source: FSSPX Actualités

Voici les résultats d’une enquête menée à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle française. On y constate, entre autres, un ancrage à droite plus affirmé de l’électorat catholique pratiquant.

En ce qui concerne la participation au second tour, l’enquête - réalisée par l’institut Ifop auprès d’un échantillon de 4330 personnes inscrites sur les listes électorales - montre qu’ils étaient 80% de catholiques se déclarant pratiquants réguliers à s’être rendus aux urnes le 7 mai dernier, sachant que la moyenne nationale était de 75% : le taux d’abstention chez les pratiquants fut ainsi moins élevé que la moyenne nationale 20% contre 25%. 

71% des catholiques pratiquants réguliers déclarent avoir voté pour Emmanuel Macron : il est intéressant de noter que les musulmans ont voté à 92% pour le candidat du mouvement « En Marche », ce qui accrédite bien l’idée que, cette fois-ci, le souhait d’un vote communautaire - appuyé par la plupart des organisations musulmanes de France - s’est pleinement réalisé. 

Autre chiffre à retenir : 29% des catholiques pratiquants ont voté pour Marine Le Pen, ce qui est en-dessous de la moyenne nationale. Pour information, les protestants ont voté à 33% en faveur de la candidate du Rassemblement Bleu Marine, alors que les organisations protestantes - à l’inverse de la Conférence des évêques de France qui appelait à un vote « en conscience » - s’étaient clairement prononcées pour le vote en faveur d'Emmanuel Macron. 

Rappelons qu’au  premier tour, c’était clairement François Fillon qui avait emporté le vote d’adhésion des catholiques pratiquants : 55% contre 12% pour Marine Le Pen et 19% pour Emmanuel Macron. 

On peut encore tirer les enseignements suivants : le vote « Front National » continue de progresser auprès des catholiques, mais ceux-ci ont très nettement participé à l’élection du candidat de « En marche » le dimanche 7 mai. Toutefois, sur les deux tours, la présidentielle 2017 confirme  un ferme ancrage à droite d’une certaine partie du monde catholique. 

Durant la primaire de la droite et du centre, François Fillon, en ralliant le soutien de « Sens commun » et en insistant sur la menace islamique et la protection des chrétiens d’Orient, a su capter l’électorat catholique, malgré ses déboires judiciaires. 

Comment expliquer que Marine Le Pen n’ait pas pu créer autour de sa candidature un pôle plus attractif pour les catholiques ? Peut-être par le fait que le Front National revendique moins qu’autrefois l’étiquette catholique, ayant laissé les grandes questions sociétales à d’autres organisations telles « Sens commun » ou la « Manif pour tous ».Un positionnement pour le FN plus « lisse », certes, mais est-il pour autant plus « rentable » en terme de voix et d’image ? 

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des personnalités comme Marion Maréchal-Le Pen et Bruno Gollnish ont été mises au second plan dans l’organigramme du FN, la première venant même de déclarer un retrait provisoire de la vie politique, invoquant son rôle de mère de famille afin de faire taire les rumeurs sur les divisions, pourtant bien réelles, au sein du parti.