Ce qu’a dit le pape François à Assise
Le pape François, lors de son discours.
Dans la basilique inférieure, le pape François s’est livré à une belle méditation sur la soif de Jésus crucifié (cf. Jn 19, 28). Le Seigneur, a-t-il expliqué, « est en effet assoiffé de notre amour de compassion, il est consolé lorsque, en son nom, nous nous penchons sur les misères d’autrui. Au jugement, il appellera ‘bénis’ tous ceux qui ont donné à boire à qui avait soif, qui ont offert un amour concret à qui en avait besoin : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ (Mt 25, 40). »
Le pape s’est alors fait l’écho de tous ceux qui souffrent, qu’il s’agisse du « cri caché des petits innocents exclus de la lumière de ce monde », des « victimes des guerres qui polluent les peuples de haine et la terre d’armes », ou encore des réfugiés forcés de tout abandonner par crainte des bombardements. Se tournant vers le Christ crucifié, il a invité les chrétiens « à contempler le mystère de l’Amour non aimé et à répandre de la miséricorde sur le monde », en étant proche de ceux qui souffrent. Ainsi croîtront « l’harmonie et la communion entre nous », car « c’est Lui, le Christ, qui est notre paix » (Ep 2, 14)… Et de conclure : « Qu’il nous garde tous dans l’amour et nous rassemble dans l’unité, dans laquelle nous sommes en chemin, pour que nous devenions ce que lui désire : “un” (Jn 17, 21). » - voir notre commentaire.
Sur le parvis de la basilique, dans son allocution finale, le vicaire du Christ a traduit les aspirations de l’humanité entière : « Nous avons soif de paix, nous avons le désir de témoigner de la paix, nous avons surtout besoin de prier pour la paix, car la paix est un don de Dieu ».
Le pape François a ensuite cité la béatitude du Sermon sur la montagne « Bienheureux les artisans de paix » (Mt 5, 9) pour justifier sa démarche : se prodiguer la paix, a-t-il expliqué, correspond aux mouvements de l’âme, c’est une réponse spirituelle pour vaincre « la grande maladie de notre époque : l’indifférence ». Elle est « un mal qui attaque le centre même de la religiosité, provoquant un nouveau paganisme extrêmement triste : le paganisme de l’indifférence ».
Puisque « le monde a une ardente soif de paix », le pape invoque la force de la prière pour l’obtenir. Elle ne sera pas le résultat « de négociations, de compromis politiques ou de marchandages économiques » (Jean-Paul II, le 27 octobre 1986). La paix est à chercher en Dieu, insiste François, car il est source de communion. Pour ce faire, il convoque toutes les différentes « traditions religieuses », « sans syncrétisme et sans relativisme », et les exhorte non à prier les uns contre les autres comme cela a pu arriver par le passé, mais à prier « les uns à côté des autres, les uns pour les autres ». Et de citer une nouvelle fois Jean-Paul II, il y a trente ans : « le lien intrinsèque qui unit une attitude religieuse authentique et le grand bien de la paix est devenu évident pour tous ».
Le pape a poursuivi en dénonçant tout recours à la violence : « jamais le nom de Dieu ne peut justifier la violence. Seule la paix est sainte, pas la guerre ! ». La paix signifie pardon, accueil, collaboration, éducation. Et d’appeler à la construction d’un monde fraternel : « Nous désirons que les hommes et les femmes de religions différentes, partout se réunissent et créent de la concorde, spécialement là où il y a des conflits. Notre avenir est de vivre ensemble. C’est pourquoi nous sommes appelés à nous libérer des lourds fardeaux de la méfiance, des fondamentalismes et de la haine. Que les croyants soient des artisans de paix dans l’invocation à Dieu et dans l’action pour l’homme ! ». Le pape a conclu en appelant tous les chefs religieux « à être de solides ponts de dialogue, des médiateurs créatifs de paix », avant de se tourner vers les « Leaders des Nations » et d’en appeler à la « responsabilité universelle » pour être des « constructeurs de la paix que Dieu veut et dont l’humanité est assoiffée ».
(Sources : vatican/radiovatican/zenit/courrierderome – DICI n°341 du 30/09/16)