En Chine, des catholiques obtiennent que leur église soit reconstruite

Source: FSSPX Actualités

L’opiniâtreté de prêtres et de fidèles de la province de Hebei (Chine) a eu raison des autorités communistes locales qui ont promis une enveloppe de 200 000 yuans - soit 26 000 euros - et un terrain pour la reconstruction de leur église démolie au nom de la sinisation des religions. Une victoire plus que symbolique dans un contexte qui demeure plus que jamais tendu pour le catholicisme. 

C’est un peu l’histoire de David contre Goliath. Le bras de fer a débuté tôt dans la matinée du 31 octobre 2019, lorsque des officiers de la sécurité de la région de Guantao se sont rendus à l'église de Wugaozhuang, afin de procéder à sa démolition. C’était sans compter sur la résistance du curé et de ses paroissiens qui s’étaient massés dans l’église, refusant d’en sortir nonobstant les injonctions des forces de l’ordre. Au fil des heures, de nombreux prêtres et fidèles des paroisses voisines ont rejoint la petite communauté. 

Dans l’après-midi de la vigile de la Toussaint, la plus grande partie des prêtres du diocèse de Handan étaient aussi présents sur les lieux. Des pourparlers ont rapidement commencé et se sont poursuivis tard dans la nuit. De guerre lasse, les autorités ont promis de fournir un terrain alternatif pour la reconstruction de l’église et une indemnité. Une victoire symbolique dont il reste à savoir si elle sera suivie d’effets. 

L'incident de Handan est loin d’être isolé. Selon Ucanews, l'agence de presse catholique qui couvre l’activité de l’Eglise en Asie, il résulte des lois religieuses entrées en vigueur en février 2018, qui stipulent que toutes les églises, croix et statues édifiées sans permis de construire depuis 2008, doivent être démolies. 

L’accord signé entre le Saint-Siège et Pékin quelques mois plus tard, à l’automne 2018, n’a pas mis un terme, loin s’en faut, à la politique de normalisation de l’Eglise catholique en Chine, que le président Xi Jingping a mis en œuvre au nom de la sinisation des religions.