Chine : Eglise patriotique toujours plus à la solde d’un parti communiste sans merci
Séminaristes et prêtres sur les marches de l'église catholique du Sacré Coeur à Anyang, dans la province chinoise du Henan, après l'ordination de l'évêque Joseph Zhang Yilin le 4/8/2015
L’agence EDA informe que le séminaire de Shijiazhuang, le grand séminaire "officiel" de l’Eglise patriotique, desservant les six diocèses de la province du Hebei, a repris ses activités normales après une "période d’évaluation" concernant l’éducation politique et la gestion de l’institution, évaluation commencée dix-sept mois plus tôt par les autorités de la province du Hebei.
Selon le service d’information catholique Xinde, l’évaluation menée au grand séminaire, qui a débuté le 3 septembre 2001, devait à l’origine durer deux mois seulement. Son objectif, élaboré à partir d’un document de l’Administration centrale des Affaires religieuses, consistait à "renforcer en la redressant" la direction du séminaire, "améliorer le contenu de son programme d’éducation politique et vérifier les procédures de recrutement des séminaristes".
Selon Xinde, les séminaristes ont commencé ce programme par un entraînement militaire de neuf jours. Ils ont ensuite été envoyés visiter Xibaipo, dans le district de Pingshan (Hebei), lieu où Mao Zedong et ses troupes ont installé leur dernière base avant de prendre le pouvoir et de s’installer à Pékin en 1949. Le rapport du service catholique d’information précise que les séminaristes ont étudié la "théorie des trois représentations" du président Jiang Zemin.
Toujours selon cette source, les étudiants au cours de la phase "d’éducation intense" sont allés à Pékin assister à une cérémonie de levée du drapeau national, et visiter différents monuments du siècle dernier, afin de comprendre "comment le peuple chinois ne peut se libérer de l’oppression que lorsque la nation est riche et puissante". Durant la troisième phase, "d’évaluation", un moine bouddhiste est venu les entretenir au sujet de l’adaptation de la religion à la société et de l’importance de ce processus.
On comprend pourquoi l’essentiel des catholiques font partie de l’Eglise clandestine (10 millions), alors que seuls 4 millions fréquentent l’Eglise patriotique. Mais l’on saisit également le danger d’un rapprochement avec cette même église, rapprochement prôné dans certaines sphères de la Curie romaine.