Communiqué de presse du Centre international d’études sur le Linceul de Turin
Le linceul de Turin, que de nombreux scientifiques du monde entier considèrent être celui du Christ, a fait l’objet d’une restauration majeure cet été.
On se rappelle que le Linceul a été exposé en 1532 à lincendie de la chapelle des Ducs de Savoie de Chambéry. La châsse dargent où il était conservé avait alors partiellement fondu et le Linceul avait subi dirrémédiables brûlures ainsi que leau nécessaire pour les éteindre. En 1534 le Linceul avait été confié aux Clarisses de Chambéry qui avaient obturé les trous les plus importants à laide de pièces de tissu et entièrement doublé le Linceul grâce à une toile, dite "de Hollande", cousue aux petits points.
Près de six siècles plus tard, les parties les plus brûlées sont tombées en poussière et une importante matière carbonique sétait accumulée à lendroit des empiècements. Ces matières étaient susceptibles de provoquer des réactions acides défavorables au Suaire. De plus, il était apparu que les diverses coutures, réalisées avec les techniques de lépoque, nétaient pas sans soumettre le tissu à certaines tensions nuisibles. Le travail de conservation et de restauration commencé par le Saint-Siège, nouveau propriétaire de la relique depuis le décès dHumbert II de Savoie en 1983, devait inévitablement aboutir à une intervention sur louvrage des Clarisses.
Au cours dune conférence de presse à Turin le 21 septembre, le Cardinal Poletto, Custode du Linceul, a présenté cette opération qui a été effectuée entre le 20 juin et le 23 juillet.
Sur proposition de la Commission Internationale de Conservation sur le Linceul, le Cardinal a mis au point un protocole de travaux qui a été soumis au Saint-Siège. Le Pape la autorisé avec la recommandation que ces travaux ne soient révélés au public qua posteriori essentiellement pour des raisons de sécurité. En effet pour cette restauration, le Linceul a dû quitter la chapelle blindée de la Cathédrale de Turin où il est désormais conservé.
Les empiècements et la toile de Hollande ont été entièrement décousus. Les matières carboniques et les parties seffritant ont été retirées et soigneusement conservées sous la responsabilité du Chancelier de lArchevêque dans la perspective de futures recherches. A aucun moment, le Linceul na été coupé. La Commission de Conservation du Linceul a supervisé le travail effectué sous la direction dun expert international de tissu ancien, le Docteur Mechtild Flury-Lemberg. Durant la restauration, le Linceul a fait lobjet dune garde 24 heures sur 24 et nest jamais resté seul.
Une campagne de mesures et de photographies digitales a été effectuée à laide dappareils mis spécialement au point pour loccasion. La face du Linceul cachée depuis des siècles va donc pouvoir être examinée par les chercheurs. Elle ne comporte apparemment ni image ni inscription. Le sang des plaies a toutefois traversé la toile.
Quelques prélèvements de surface ont été effectués à laide de bandes adhésives par le Professeur Baïma-Bollone en présence de la Commission de Conservation.
Puis le Linceul a été recousu sur une nouvelle toile nayant subi aucun traitement chimique. Les coutures, légères, sont rétractables et "non-envahissantes" à la manière dun faufilage très peu apparent.
Laspect du Linceul, désormais visible dans sa totalité, gagne beaucoup à cette restauration. Entre autres, la plaie du côté, autrefois cachée partiellement par un empiècement, pourra ainsi être admirée par le public.
Le Centre International dEtudes sur le Linceul de Turin est une des principales associations françaises de chercheurs sur cet objet extraordinaire. Il sassocie aux grandes associations sindonologiques mondiales pour saluer ce magnifique travail de restauration.
Le CIELT a organisé les 25 et 26 avril dernier son IVème symposium scientifique international à Paris pour faire le point des recherches. La Revue Internationale du Linceul de Turin (50 avenue des Ternes - 75017 Paris) en fait un compte-rendu complet dans son numéro 25 (sous presse). Le numéro 26 donnera une recension exhaustive de la présente restauration.