Corée du Sud : Œcuménisme tous azimuts
Le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Bureau pour les questions œcuméniques et interreligieuses de la Fédération des conférences épiscopales d’Afrique et de la Conférence épiscopale coréenne ont organisé à Séoul, du 17 au 20 juillet, un séminaire sur le thème : La recherche de l’unité des chrétiens: où en sommes-nous aujourd’hui ?
Présidé par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, cette réunion a souhaité « répondre au besoin, exprimé par les évêques, de trouver une réponse pastorale aux défis des nouveaux mouvements religieux (pentecôtistes, évangélistes et charismatiques) ». Le communiqué a précisé que « le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens se consacre en particulier au soutien à apporter à ceux qui œuvrent localement, dans le cadre œcuménique, afin d’affronter de tels défis à la lumière de l’appel à l’unité des chrétiens ».
Il faut savoir qu’après les Etats-Unis, la Corée du Sud est le pays qui envoie le plus de missionnaires protestants évangéliques à travers le monde. L’agence œcuménique ENI, dans un article du 27 juillet, a décrit l’opération intitulée Revival Europe. L’un des principaux organismes évangéliques sud-coréens, créé en 1977, Jesus Disciples Movement (JDM, Mouvement des disciples de Jésus), a envoyé plus de 200 étudiants en Europe pour officiellement « faire découvrir l’Europe de l’Ouest à des étudiants sud-coréens et leur donner envie de revenir ». Le séjour de trois semaines - au cours duquel étaient organisés des distributions de tracts et des spectacles de mime dans les rues, en France, en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne ce séjour s’est conclu par une session à Lyon, du 17 au 20 juillet. « Nous observons désormais de près la sécularisation des sociétés européennes et leur déchristianisation », a déclaré Son Gwiyeon à l’agence ENI. « Parmi les missionnaires étrangers, la France a une réputation très difficile », a expliqué Eun Kyung, missionnaire du JDM à Lyon, « On l’appelle le ’pays tombeau’ car beaucoup de missionnaires abandonnent très rapidement ».
A l’issue du séminaire sud-coréen sur la recherche de l’unité des chrétiens, le cardinal Kasper s’est immédiatement rendu à la Conférence mondiale des méthodistes qui tenait son assemblée générale quinquennale du 20 au 24 juillet, à Séoul même. Le dimanche 23 juillet, le Conseil méthodiste mondial a signé l’accord théologique conclu en 1999 entre l’Eglise catholique et les confessions luthériennes sur la Déclaration sur la doctrine de la justification. Cet accord précise : « Nous sommes acceptés par Dieu, non pas parce que nous sommes bons, mais parce que Dieu est bon ». « Les méthodistes sont indubitablement en accord avec l’idée de justification par la foi, et nous nous devons d’ajouter nos noms à cette Déclaration », a déclaré le pasteur George H. Freeman, secrétaire général du Conseil méthodiste mondial, car « les méthodistes dialoguent avec l’Eglise catholique depuis le concile Vatican II » et cet accord ouvre « la porte à de nouveaux rapports œcuméniques ».
« Ce jour est l’un des plus importants dans l’histoire de nos Eglises », « C’est un don de Dieu », « un des principaux succès du dialogue œcuménique » a affirmé le cardinal Walter Kasper. Le Pasteur Ishmael Noko, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale a souhaité que d’autres « communautés et organismes internationaux comme les Eglises réformées, l’Eglise anglicane, ou même l’Eglise orthodoxe - puissent aboutir assez vite à des positions analogues ».
Ce même jour, un service spécial était célébré à Séoul en l’honneur de cet accord auquel assistèrent le pasteur Ishmael Noko, le pasteur méthodiste Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, et le cardinal Kasper.