Coronavirus : le Parti communiste chinois dénoncé par le cardinal Maung Bo

Source: FSSPX Actualités

Cardinal Charles Maung Bo

Dans une tribune parue le 2 avril 2020 sur le site d’information Ucanews, le cardinal Maung Bo, archevêque de Yangon (Myanmar, nom officiel de la Birmanie) et président de la fédération des conférences épiscopales d’Asie, a dénoncé « la culpabilité morale du régime chinois dans la crise de la Covid-19 ». Une prise de position qui n’a pas tardé à déclencher une polémique. 

Le cardinal birman ne mâche pas ses mots envers le régime de Xi Jinping : « il y a un gouvernement qui a la responsabilité principale de ce qui a été fait, et de ce qui aurait dû l’être : c'est le Parti communiste chinois (PCC). Soyons clairs, ce n’est pas le peuple, mais le PCC qui porte toute la responsabilité » de la tragédie de la Covid-19. On ne saurait être plus limpide. 

Le cardinal Bo en a profité pour vilipender la « désinformation » dont s’est rendu coupable le pouvoir communiste : « lorsque le virus est apparu pour la première fois, les autorités chinoises ont censuré la nouvelle (…). Le PCC a fait taire les lanceurs d’alertes. Pire, les médecins qui ont tiré la sonnette d'alarme ont reçu l'ordre de ‘cesser leurs faux commentaires’ ». 

Et l’archevêque d’évoquer le cas emblématique du Docteur Li, ophtalmologiste de 34 ans. Ce médecin, inculpé pour « propagation de rumeurs », avait été contraint par la police à faire son autocritique avant de décéder peu après, victime du SARS-CoV-2, selon la version officielle. 

La conclusion du président de la fédération des conférences épiscopales de toute l’Asie est cinglante : « par sa gestion à la fois inhumaine et irresponsable du coronavirus, le PCC a montré qu’il était une menace pour le monde. » 

Un théologien au titre ronflant 

La riposte est venue quelques jours plus tard, le 20 avril, dans les colonnes de La Croix International, qui publie le texte d’un universitaire français, Michel Chambon, présenté comme « théologien et spécialiste du christianisme chinois ». 

Le chercheur est d’ailleurs déjà intervenu dans le journal La Croix, afin de nuancer les jugements portés sur la situation des chrétiens dans l’empire du Milieu. Il a notamment expliqué au lectorat catholique qu’en Chine « tout n’est pas blanc ou noir », et qu’il faut être en garde contre les « rumeurs de persécutions de chrétiens dans la région ». 

Mais en commentant la tribune du cardinal Bo, Michel Chambon semble perdre tout sens de la nuance. Il accuse même l’archevêque birman d’avoir, ni plus ni moins, « craché à la face de la Chine », en dénigrant le régime politique qui est, selon lui, soutenu par la nation chinoise. 

Il n’en fallait pas plus pour provoquer la réaction d’un autre prince de l’Eglise, le cardinal Joseph Zen. L’évêque émérite de Hong Kong est célèbre pour son opposition farouche au pouvoir communiste, et pour ses critiques de la politique des accords secrets passés entre le Saint-Siège et Pékin en septembre 2018. 

Le 6 mai 2020, Mgr Zen a salué le « courage », la « précision » et la « justesse » de la dénonciation du régime chinois par son confrère birman. Au passage, il a flétri la réaction de Michel Chambon, « théologien au titre ronflant », dont l’article fourmille, selon lui, de « contradictions » et de « jugements gratuits ».