« Coupez la tête de ceux qui viennent vous convertir »

Source: FSSPX Actualités

Le swami Parmatmanand et les officiels du BJP

Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, le swami Parmatmanand, un chef religieux hindou de l’Etat du Chhattisgarh, n’hésite pas à appeler à l’utilisation de l’épée pour faire face à la prétendue “vague” de conversions au christianisme.

Dans cette vidéo tournée dans l’Etat du Chhattisgarh, le swami Parmatmanand déclare en présence de dirigeants locaux du Bharatiya Janata Party (BJP) : « Dans nos villages, nous gardons des hachettes à la maison. » Le père Joseph, porte-parole, du diocèse affirme : « Nous avons dépassé toutes les limites. »

« Coupez la tête de ceux qui viennent vous convertir. » Selon le site indien The Wire, le discours, qui appelle ouvertement à la violence et au meurtre, a été prononcé lors d’une manifestation « contre les conversions » organisée dans le district de Surguja.

D’éminentes personnalités du BJP, le parti nationaliste hindou du Premier ministre indien Narendra Modi, étaient également présentes sur la scène lors de l’événement.

La vidéo montre l’ancien président de la Commission nationale pour les castes défavorisées, Nand Kumar Sai, applaudissant les paroles du swami Parmatmanand.

Dans son discours déconcertant, l’exposant de l’Hindutva - “hindouité” - explique : « Gardez les bâtons dans la maison. Les gens des villes ne le font pas, mais dans nos villages, ils gardent aussi des hachettes. Décapitez-les quand ils viennent faire des conversions religieuses. »

Il ajoute ensuite : « Vous vous demandez peut-être pourquoi un saint comme moi parle de la violence. Vous direz : comment peut-il être un saint s’il allume le feu ? Il faut parfois allumer le feu, même Hanuman [une divinité hindoue. NDLR] l’a fait. Je vous le dis, poursuit-il, celui qui vient vous convertir dans votre maison, dans votre rue, dans votre quartier, dans votre village, ne doit pas être pardonné. »

Après cette manifestation, rapporte The Wire, le surintendant de la police de la ville voisine de Sukma a envoyé une lettre à tous les postes de police leur demandant de surveiller les missionnaires chrétiens et les tribus récemment converties pour mettre fin à ces activités « illégales ».

Le Père Babu Joseph, ancien porte-parole de la Conférence des évêques indiens (ECBC), a déclaré : « Les paroles du swami Parmatmanand ont dépassé toutes les limites. Il appelle ouvertement à la violence contre une partie de la population indienne en raison de son appartenance religieuse.

« Et il est encore plus grave que ce soit un religieux hindou qui le fasse. Les autorités locales doivent prendre des mesures contre ceux qui répandent la haine. L’Inde a toujours été un pays multireligieux et le restera malgré les appels à en saper les fondements. »

Espérons qu’il soit entendu, mais ce n’est pas la tendance du gouvernement actuel. Et si des dignitaires hindous se prennent à prononcer de telles paroles, c’est qu’ils se sentent soutenus par le BJP qui étend toujours son influence.

Enfin, le passé même récent de l’Inde révèle que des explosions de violence meurtrière peuvent facilement surgir et entraîner des dizaines de victimes.

C’est l’occasion de prier pour les catholiques indiens, qui vivent sous une menace croissante.