Crimes rituels : l’Eglise intensifie la lutte

Source: FSSPX Actualités

Le sacrifice humain est toujours d'actualité au Gabon. En 2016, l'Association de lutte contre les crimes rituels affirmait qu'environ 100 personnes sont chaque année victimes de cette abominable pratique. L’Eglise demeure en première ligne pour lutter contre ces crimes qui, selon l’Unicef, visent de jeunes enfants dans 70% des cas.

« Les crimes rituels sont aujourd’hui monnaie courante lors de certains événements comme les élections », affirme Mgr Jean-Vincent Ondo Eyene, archevêque d’Oyem, au nord du pays. Le prélat, qui est aussi président de la Commission épiscopale Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Gabon, souligne que ce problème, qui n’existait pas à l’époque de l’indépendance, s’est accentué depuis l’an 2000.

L’Eglise catholique, par le biais de sa Commission Justice et Paix, intensifie cette année sa lutte pour que cette pratique animiste soit éradiquée dans le pays. « Il va falloir discuter avec les autorités et voir comment y mettre fin. La vie humaine est sacrée et ne peut pas être banalisée », s’insurge Mgr Ondo Eyene.

La priorité est aujourd’hui pour le prélat de lutter contre l’impunité de tels crimes : « L’assassin et le commanditaire sont très rarement arrêtés. Différentes contraintes bloquent l’action judicaire : menaces et pressions contre les familles, corruption des agents de l’Etat, coût trop élevé des procédures ou des autopsies », déplore le président de Justice et Paix.

La Conférence des évêques du Gabon a publié un communiqué : « chaque fois que nous constatons que malgré notre dénonciation, il y a encore un crime, nous faisons retentir notre voix pour dire une fois de plus : il faut que cela s’arrête ! ».

Afin de sensibiliser les responsables politiques et la population, l’Eglise catholique au Gabon a décrété que le 28 décembre, fête des saints Innocents, deviendrait une journée nationale de commémoration des victimes de sacrifices humains.

Pour mémoire, l’Eglise catholique au Gabon compte six diocèses : Libreville, Franceville, Port-Gentil, Oyem, Mouila, et Makokou. Un diocèse, celui de Franceville, est toujours sans évêque depuis le décès, l’année dernière, de Mgr Timothée Modibo Nzockena.