Des catholiques indiens privés de Vendredi saint

Source: FSSPX Actualités

Pour la première fois dans l'histoire de la République indienne, deux territoires ont aboli le Vendredi saint comme jour férié, ainsi que le rapporte Asia News, le 14 mars 2019. Cet acte anti-chrétien intervient en pleine campagne des nationalistes indiens, pour se maintenir au pouvoir lors des élections d’avril 2019. 

Dadra-et-Nagar-Haveli, ainsi que Daman-et-Diu, sont deux anciennes colonies portugaises - dont la partition est due aux Britanniques -, situées sur la côte ouest du pays. Le catholicisme y est très minoritaire : onze églises en tout.  

C’est au début du Carême 2019 que les fidèles ont appris la mauvaise nouvelle : le Vendredi saint ne sera plus chômé, interdisant à beaucoup de se rendre à l’église afin de commémorer la Passion et la mort du Christ. 

Pour Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la Conférence des évêques d’Inde (CBCI), cette nouvelle manifeste que « l’Administrateur (qui représente le gouvernement central de Dehli) pratique une discrimination évidente ». 

Par le passé, il y avait bien eu des tentatives similaires : ainsi, « on avait voulu s’attaquer à Noël en transformant cette fête en une ‘journée de la bonne gouvernance’, mais cela avait échoué », se souvient Mgr Mascarenhas.  

Comment ne pas voir un lien de cause à effet ? Des élections générales dans les deux territoires doivent se tenir au moment de Pâques, le 23 avril 2019, afin de désigner les membres du gouvernement et les représentants à la Chambre basse du Parlement fédéral indien (Lok Sabha). 

Or, le parti nationaliste du Premier ministre Narendra Modi - le Bharatiya Janata Party (BJP) - est en perte de vitesse depuis plusieurs mois, talonné par le parti du Congrès dirigé par Rahul Gandhi, un nom bien connu au pays des Maharadjas. 

S’étant fait élire sur un programme d’« hindouanisation » à marche forcée de la société, Narendra Modi tente à tout prix de motiver ses électeurs en exploitant leurs sentiments nationalistes anti-chrétiens - et anti-musulmans -, afin d’inverser la tendance et de se maintenir, coûte que coûte, au pouvoir. 

Un scénario dont la minorité chrétienne risque, une fois de plus, de faire les frais.