Des célébrations pascales marquées par l’actualité

Source: FSSPX Actualités

A l’issue de la messe pascale, Benoît XVI a prononcé la traditionnelle bénédiction Urbi et orbi en de nombreuses langues, devant des dizaines de milliers de fidèles et de touristes rassemblés devant la basilique Saint-Pierre de Rome. Il a également évoqué le message de pardon, de bonté et de vérité de Pâques dans un monde en souffrance, citant les chrétiens du Pakistan et d'ailleurs qui subissent des persécutions religieuses, les victimes des séismes d'Haïti et du Chili et la violence liée au trafic de drogue en Amérique latine. Il n’a toutefois pas mentionné les affaires de pédophilie révélées ces derniers mois, ni la campagne médiatique orchestrée contre sa personne. Il faut dire que, juste avant la messe pascale, le doyen du Collège des cardinaux, le cardinal Angelo Sodano, rompant le protocole habituel, s'est adressé directement au pape en l’assurant du soutien du « peuple de Dieu, qui ne se laissera pas détourner de sa voie par des ragots. L'Eglise est avec vous ! », s’est-il exclamé, avant d’ajouter : « A vos côtés se trouvent les cardinaux, vos collaborateurs de la curie romaine, les évêques éparpillés de par le monde et tout le peuple de Dieu, qui ne se laissent pas influencer par les commérages du moment et les épreuves qui parfois ébranlent la communauté des croyants. » Le cardinal Sodano, sous les applaudissements des 50.000 fidèles réunis ce jour-là, a également pris la défense des prêtres, « qui servent généreusement le peuple de Dieu, dans les paroisses, écoles, hôpitaux », ainsi que dans les « missions des endroits les plus reculés du monde ».

L’avant-veille, le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, avait suscité la colère des responsables juifs après avoir établi, lors des cérémonies du Vendredi Saint, un parallèle entre l'antisémitisme et les accusations contre le pape et l'Eglise. Citant une lettre d’un ami juif comparant les attaques actuelles aux « violences collectives » subies par les juifs et aux « aspects les plus honteux de l'antisémitisme ». Le Vatican, par la voix de son porte-parole Federico Lombardi, a immédiatement pris ses distances avec ces propos, soulignant qu'ils ne reflétaient « pas la position officielle » de l'Eglise. Le P. Cantalamessa s’est excusé dans un entretien publié deux jours plus tard dans le quotidien italien, Il Corriere della Sera, affirmant qu'il ne voulait pas « heurter la sensibilité des juifs et des victimes de pédophilie ». « J'ai sincèrement regretté et je demande le pardon », a-il déclaré.

En France, lors de la célébration de la messe chrismale à Notre-Dame-de-Paris, le cardinal André Vingt-Trois, devant 600 prêtres, 70 séminaristes, une centaine de diacres et plus de 2.500 fidèles, a dénoncé, une « offensive qui vise à déstabiliser le Pape, et à travers lui l’Église », fustigeant notamment « des médias audiovisuels qui célèbrent Pâques à leur manière en concentrant sur les soirées de la Semaine Sainte leurs capacités critiques sur l’Église et la foi chrétienne ». Il a ainsi regretté que « dans notre pays démocratique où les chrétiens sont encore des citoyens à part entière, il n’est pas certain qu’ils le soient dans le traitement de l’information. »

En Irlande, à l’occasion de la messe de Pâques, un petit groupe de manifestants s’est rassemblé devant la cathédrale de Dublin pour placer sur les grilles extérieures des chaussures d’enfants symbolisant les victimes des prêtres pédophiles. Certains ont même cherché à pénétrer dans l’enceinte afin d’y déposer les souliers près de l'autel. Bien que contenu par la police, le petit groupe a réussi à conspuer l’archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, lors de son entrée dans la cathédrale. Certains manifestants brandissaient des pancartes affirmant : « L'Eglise catholique viole, abuse, détruit des enfants et étouffe (le scandale), étouffe, étouffe. » Aux États-Unis, plusieurs associations de victimes ont également saisi l’occasion des célébrations pascales pour manifester leur colère.