Développement de la pratique des indulgences

Source: FSSPX Actualités

Avec l'époque barbare apparaît la pénitence tarifée qui, le cas échéant, laisse place à des commutations de peines ou des « rachats ». Les bonnes œuvres (aumônes, pèlerinages, fondations pieuses, service et défense de l'Eglise...), c’est-à-dire les pénitences réelles, prennent peu à peu le pas sur les pénitences afflictives ou personnelles (jeûnes et mortifications...). 

Leur pratique, à titre de satisfaction pour les péchés commis, se multipliant avec les encouragements de l'Eglise, déborde largement le cadre proprement sacramentel (legs pieux, chartes de donation...). Les papes usent de formules fortes au nom du pouvoir de lier (in remissionem peccatorum infungimus). 

L'Eglise n'en continue pas moins à apporter par sa prière une assistance au pécheur, encore que ce ne soit plus, comme jadis, sur l'itinéraire, jalonné de mortifications, qu'il avait à suivre en vue de son pardon. Désormais, il s'agit d'acquérir ces absolutions chères à saint Grégoire le Grand qui en a répandu le nom et la chose. Par « absolution » (ou absoute) il faut entendre ici la prière d'intercession en vue de la rémission des péchés. 

Lorsque ces indulgences émanent du détenteur du pouvoir des clefs, et qu'elles sont prononcées au nom de l'autorité des apôtres, elles sont considérées comme particulièrement efficaces. Papes et évêques en font un abondant usage, les envoyant au loin, par écrit, par exemple à des malades. On leur reconnaît une efficacité objective ; aussi les formules d'absolution évoluent-elles d'une forme déprécative à une forme plus indicative ou impérative.

C'est précisément ce caractère impératif qui s'imposa à partir du Xe siècle, dans le rite même de la réconciliation du pécheur.