Ecclesia Dei : suite de l'accord de Campos, la concélébration de Mgr Rifan

Il n’y a aucun doute possible, Mgr Rifan a bien participé activement à la messe nouvelle.

J’ai visionné les 3 heures de vidéo. Cette messe était des plus nouvelles et d’une pauvreté liturgique extrême malgré la présence du cardinal représentant le pape. Ce dernier était d’ailleurs souvent hésitant ne devinant pas ce qu’allait faire l’un ou l’autre des assistants ou des acolytes.

 La statue miraculeuse a été apportée au début de la cérémonie au cours d’une procession-spectacle retraçant la pêche miraculeuse de cette petite statue de 36 cm de hauteur par 3 pêcheurs en 1717. Belle procession certes, mais qui n’avait pas sa place à l’église ! Imaginez une barque avec trois pêcheurs avançant dans l’église jusqu’au chœur.... L’un d’eux met ensuite la statue sur son piédestal après l’avoir présenté aux différentes travées de l’assistance... avec applaudissements à chaque fois.

Au moment de l’épître, c’est un laïc, le gouverneur de São Paulo, de centre droit, qui s’avance pour la lire.



 

 Au couronnement de la statue, c’est une femme - assise à côté des évêques dans le chœur du sanctuaire pendant la cérémonie - qui récupère la statue et la présente au cardinal pour qu’il la couronne. Une fois la statue couronnée, c’est elle qui la présente à multiples reprises au clergé et aux fidèles qui applaudissent chaleureusement tandis que pleuvent les confettis sur les têtes du cardinal et des évêques dans le chœur.

A l’offertoire, deux jeunes acolytes viennent verser dans les calices le vin à consacrer avec la même désinvolture que s’ils s’étaient remplis un verre d’eau.

Les paroles de la consécration prononcées à haute voix par le cardinal de Araújo Sales étaient bien sûr celles qui disent « ... répandu pour vous et pour tous ». C’est la prière eucharistique II qui a été choisie par l’évêque.

 

Puis on aperçoit Mgr Rifan se joindre à la file des évêques pour aller communier à l’autel. Quant à la communion des fidèles, on ne voit aucun prêtre ou évêque la distribuer.

Par contre, au moins trois femmes s’en chargent.... et l’on voit même des prêtres (peut-être des évêques ?) recevoir la communion de l’une d’entre elles !

 

Immédiatement après la postcommunion, c’est Petrus Ananias ministre du développement social (du PT : Parti des Travailleurs, marxistes) représentant le président de la république, M. Lula,  qui se lance dans un discours-sermon depuis le chœur du sanctuaire. Aucun évêque n’a bronché ! Il a vanté la ligne œcuménique de son parti, fait référence à Jacques Maritain et affirmé que la démocratie avait des racines évangéliques, que Notre-Dame Aparecida était solidaire du mouvement de libération et d’émancipation, et qu’elle  était une figure encore plus humaine que la Vierge des évangiles parce qu’elle est noire... et j’en passe !

Il semble cependant qu’il y ait un gros malaise à Campos sur ce sujet car aujourd’hui un prêtre de Rio qui a posé le question de cette concélébration à un prêtre de Campos a eu pour réponse qu’il ne s’agissait pas d’une concélébration mais d’une rencontre d’évêques dans le sanctuaire de Notre-Dame Aparecida.

Difficile de ne pas parler de mensonge !

En effet, la CNBB, conférence nationale des évêques brésiliens, annonce sur son site internet le 8 septembre dernier ce qui suit :

« Hoje, dia 8 de setembro, às 9h, no Santuário Nacional, solene concelebração eucarística presidida pelo enviado especial do Papa, Dom Eugênio de Araújo Sales, e concelebrada pelo Núncio Apostólico, Dom Lorenzo Baldisseri, pelo arcebispo de Aparecida, cardeais, arcebispos, bispos e presbíteros - Aujourd’hui, 8.09.04 à 9h00, au Sanctuaire National, concélébration eucharistique solennelle présidée par l’envoyé spécial du pape, Dom E...., et concélébrée par le nonce apostolique, Dom L....B..., par l’archevêque d’Aparecida, les cardinaux, les archevêques, les évêques et les prêtres.»

 Que reste-t-il de l’opuscule publié par les prêtres de Campos: « 62 raisons pour ne pas dire la nouvelle messe » ? (voir la section Documents)

abbé Joël Danjou, Prieur de Santa Maria au Brésil

Suite du reportage sur Campos