Egypte : le Chemin de la Sainte Famille promu par l’UNESCO

Source: FSSPX Actualités

À peine le voyage apostolique en Egypte du pape François achevé, l'UNESCO a annoncé l’inscription prochaine du « Chemin de la Sainte Famille » au patrimoine mondial de l’humanité. Au pays des Pharaons, le projet de renaissance de ce circuit est défendu par le ministère du Tourisme depuis 2014.

Lors de sa récente visite en Egypte les 28 et 29 avril 2017, le pape François a fait à plusieurs reprises, dans ses interventions, référence à l’hospitalité offerte par ce pays à la Sainte Famille, contrainte à l’exil lors de la persécution du roi Hérode. 

Les responsables politiques du pays sont conscients des enjeux économiques qu'offre à leur pays la perspective de devenir un lieu de pèlerinage pour les chrétiens du monde entier, sur les traces de la Sainte Famille. Pour ce faire, le gouvernement égyptien peut compter sur l'autorité morale de l’UNESCO qui se prépare à reconnaître comme faisant partie du « patrimoine mondial » le « Chemin de la Sainte Famille », l’itinéraire qui unit les lieux traversés, selon des traditions immémoriales, par Jésus, Marie et Joseph. 

Les autorités égyptiennes estiment qu’une telle reconnaissance internationale aura pour effet d’augmenter le flux des pèlerins dans la région, une potentielle manne économique dont le pays aurait tort de se priver. 

Le projet concerne la renaissance d'un circuit de huit sites sur les vingt-cinq qui jalonnent l'itinéraire emprunté par la Sainte Famille. Ces sites ont été édifiés aux IVe et Ve siècles. Il s'agit de la Grotte au Vieux Caire, l'église de la Vierge à Maadi, trois monastères à Wadi Al-Natroun, le monastère de Minya et deux autres situés en Moyenne-Egypte, à Assiout. 

L'église à la Grotte – ou église Saint Serge – a abrité saint Joseph, la Vierge Marie et l'Enfant-Jésus au moment de leur arrivée en exil. À Maadi, la Sainte Famille a traversé le Nil avant de continuer son périple vers la région de Wadi Al-Natroun, le célèbre désert de Scété devenu vallée du Natron. La tradition rapporte que l'Enfant Jésus y a béni une source et annoncé l'installation de lieux saints aux alentours. Ce seront les monastères de Baramos, Souriane et Bichoï, c'est-à-dire des Romains, des Syriens et de Saint-Bishoy. Victimes d'inondations, ces bâtiments sont en cours de restauration. 

En Moyenne-Egypte, la Sainte Famille a séjourné notamment au Djebel Al-Tayr à Mynia, puis à ce qui est devenu le monastère de la Vierge à Gabal Dronka, dans les montagnes, et enfin à Assiout dans ce qui est aujourd'hui le monastère de Maharraq. 

Dès le 9 mai, moins de deux semaines après la visite historique du Saint-Père, le ministre du Tourisme égyptien Yehia Rashed s’est rendu au Vatican afin de présenter un programme intitulé « le voyage de la Sainte Famille » et de coordonner des actions futures entre les organismes du tourisme égyptien et l’Œuvre romaine des Pèlerinages. 

Le président al-Sissi, qui va fêter le troisième anniversaire de son élection le 28 mai prochain, est conscient, tant pour son pays que pour son maintien au pouvoir, de la nécessité de protéger les chrétiens coptes. À plusieurs reprises depuis 2014, il a appelé l’Université al-Azhar au Caire, une des plus grandes institutions religieuses du monde sunnite, à réformer l’islam. 

Depuis les déstabilisations successives au Proche Orient, conséquences du fameux « printemps arabe », et sous les coups répétés des actes terroristes sanglants attribués à l'Etat islamique, les revenus issus du tourisme en Egypte ont fondu comme neige au soleil : ce n’est donc pas un hasard si la relance du Chemin de la Sainte Famille est depuis de nombreux mois au centre de toutes les discussions entre hommes politiques et opérateurs du secteur touristique. 

Au-delà des intérêts mercantiles, puisse ce Chemin conduire les âmes de bonne volonté à reconnaître le vrai Dieu, venu parmi les hommes pour les sauver.