Emmanuel Macron : des vœux creux à défaut d’être pieux

S’adressant aux représentants des cultes lors de la traditionnelle cérémonie des vœux à laquelle ils étaient conviés le 8 janvier 2025, le chef de l’Etat a encouragé ceux-ci à faire la « pédagogie de la laïcité » à un moment où la laïcité à la française, récemment critiquée par le pape François, vacille sous les coups de boutoir d’un islamisme dont l’extrême-gauche se fait le porte-voix.
Certains diraient qu’Emmanuel Macron s’accroche à la laïcité comme une moule à son rocher. C’est peut-être parce que 2025 marque un anniversaire douloureux dans l’histoire des relations entre la France et l’Eglise.
Il y aura en effet 120 ans le 9 décembre prochain, la Troisième République adoptait la loi dite de « séparation de l’Eglise et de l’Etat », marquant l’acmé d’un conflit souvent violent que seul le sang versé des Français tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale, aura été de nature à apaiser.
En présence du premier ministre et du ministre d’Etat chargé de l’Intérieur et des cultes, le chef de l’Etat a lu un discours de quarante-cinq minutes à l’adresse des représentants des principales religions présentes dans l’Hexagone afin de leur confier une mission.
« Il s’agit de faire de la pédagogie pour que tout le monde comprenne la laïcité à la française », a résumé à l’Agence France-Presse relayée par Le Monde, le président de la Conférence des évêques de France (Cef), Mgr Eric de Moulins-Beaufort, frappé par le « ton grave du président » et son « sentiment d’un besoin d’unité ».
Pour celui qui est encore pour quelques mois le patron de la conférence épiscopale, Emmanuel Macron a réaffirmé que la loi de séparation, loin d’être un concept excluant, était à ses yeux une « loi de liberté, garantissant à chacun la liberté de conscience, de religion et de culte ».
« (Le président) a vraiment insisté sur la défense de la laïcité telle qu’elle est réellement, et non telle que certains cherchent à la faire voir », a ajouté Antony Boussemart, représentant l’Union bouddhiste de France (UBF) dont il est le co-président.
Faisant allusion, sans la nommer, à l’islamisation aussi galopante que préoccupante de la société française, le locataire de l’Elysée a rappelé que, « dans un moment aussi difficile il est important que les religieux puissent s’exprimer et jouer un rôle », rapporte le recteur de la Grande Mosquée de Paris, dont l’accointance avec le régime d’Alger est un secret de polichinelle dénoncé par plusieurs médias français.
Les propos d’Emmanuel Macron auront du mal à faire oublier que, comme l’a tout récemment rappelé FSSPX.Actualités, la France a dans l’Union Européenne le bonnet d’âne en matière de tolérance religieuse, et que la notion de laïcité à la française a été taclée par le pape François en personne, lors d’une audience accordée au président de la Cef en décembre dernier.
Plus grave encore, le chef de l’Etat a évoqué la reprise du travail législatif visant à légiférer sur l’euthanasie pudiquement rebaptisée “fin de vie”. « Il nous a dit qu’il faudra choisir le moindre mal », a rapporté le grand rabbin de France, Haïm Korsia.
Rien d’étonnant, car l’actuel gouvernement étant privé de majorité par la dissolution, aucune réforme sérieuse concernant le régalien ne saurait voir le jour : aussi les sujets progressistes dits « de société » sont peut-être les seuls à pouvoir fédérer une majorité de députés en fin de vie politique et une opinion polarisée, mais manipulable à souhait quand on lui parle de « confort de soins ».
Enfin, le président de la République a réitéré son souhait de « donner aux concitoyens musulmans un plein sentiment d’appartenance à la nation » : une conclusion à la vacuité désarmante, quand on sait que la seule nation qui vaille pour l’islam est celle de l’Oumma fondée sur la foi musulmane et sa charia…
(Source : Agence France-Presse/Le Monde – FSSPX.Actualités)
Illustration : Kremlin.ru, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons