Enquête sur les reliques de saint Louis

Source: FSSPX Actualités

A travers un documentaire télévisé diffusé le 20 mars 2018 sur France 5, le légiste et paléontologue Philippe Charlier livre le résultat de ses recherches scientifiques sur les reliques de Louis IX et revient sur les circonstances de la mort du saint roi, survenue le 25 août 1270.

Philippe Charlier a analysé plusieurs reliques de saint Louis en faisant appel aux techniques médico-légales les plus modernes. Ce travail considérable permet une plongée en plein cœur de la chrétienté, à une époque où les reliques avaient une grande importance, aussi bien religieuse que diplomatique.

Le traitement immédiat que reçut le corps du saint roi mort devant les murailles de Tunis avait pour but de le rapatrier dans de bonnes conditions en vue d'être inhumé dans la basilique Saint-Denis, la nécropole des rois de France.

Selon les pratiques du temps, le corps fut d'abord éviscéré. Puis il fut bouilli dans du vin afin de séparer la chair des os. Une chose « tout à fait incroyable pour nous », explique l’historienne Edina Bozoky, qui a notamment pour effet de stopper la corruption. Les viscères furent confiées à Charles d'Anjou, qui les déposa à l'abbaye bénédictine de Monreale, près de Palerme, en Sicile. Le cœur et les os partirent pour Saint-Denis. Après la canonisation du roi en 1297, les restes mortels du souverain acquièrent le statut de reliques. D'abord ensevelis dans un somptueux tombeau d'or et d'argent, ils sont alors placés dans une châsse derrière l'autel, avant d'être transférés à Paris.

Les rois de France feront de nombreux dons de reliques, en particulier à la Sainte-Chapelle, à la cathédrale Notre-Dame de Paris, mais aussi à Reims, Royaumont, Pontoise, Prague ou Ingolstadt...

Philippe Charlier s’est penché sur le cœur de saint Louis, redécouvert en 1843 lors de travaux à la Sainte-Chapelle. Les globules rouges sont vite apparus sous l’œil du microscope électronique et la datation au carbone 14 correspond avec l'époque de la mort du roi.

La mâchoire inférieure conservée dans un reliquaire de la cathédrale de Paris est aussi authentifiée par le scientifique. Il y a trouvé des traces de scorbut.

Quant aux viscères du souverain, qui auront connu un long périple jusqu'à leur retour à Saint-Denis en 1985, Philippe Charlier a aussi obtenu le droit d’en analyser un des échantillons. Là encore ils sont jugés authentiques et, de plus, un parasite urinaire a pu être mis en évidence, permettant de corroborer les causes de la mort du saint roi.

Il est réconfortant de voir les conclusions scientifiques coïncider avec l’histoire de la transmission des reliques de saint Louis confiées à la garde du clergé. Preuve que, dans tous les domaines, l’Eglise est gardienne des traditions.