Espagne : La cathédrale de Cordoue partagée avec la mosquée ?
Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Cordoue - ancienne mosquée - murs extérieurs
Fanatiques pressions
Le groupe de deux partis au conseil municipal de la ville a soutenu la pétition lancée par le secrétaire général de la Commission islamique espagnole, Mansur Escudero, pour que les musulmans puissent occuper une partie de l’ancienne mosquée de Cordoue, aujourd’hui convertie en cathédrale depuis 1236, et symbole de la reconquête catholique de la péninsule ibérique. Selon Mansur Escudero, la pétition a été présentée au Vatican, qui aurait répondu qu’il appartient à l’évêque du lieu de statuer sur cette demande.
De leur côté, les musulmans d’Espagne exercent une pression sur l’Eglise catholique à Cordoue pour qu’elle fasse un geste symbolique de réconciliation entre les religions en leur permettant de prier dans la cathédrale de la ville. Zakarias Maza, recteur de la mosquée de Grenade, voisine de Cordoue, a déclaré : «Nous espérons que le Vatican va donner un signe montrant qu’il a une vision d’ouverture et de dialogue. Cordoue a été un symbole d’union de trois cultures pendant des siècles. Même maintenant, les juifs et les musulmans y côtoient les chrétiens dans le voisinage de la mosquée.»
Le nombre de musulmans dans le sud de l’Espagne augmente en raison de l’immigration d’origine Nord Africaine et de la conversion d’Espagnols à l’Islam. Cordoue compte environ 500 musulmans, ce qui est trop pour la mosquée actuelle.
Un porte-parole de l’évêque a toutefois déclaré que ce projet rencontrait quantité d’obstacles et qu’il faudrait beaucoup d’années avant qu’il aboutisse. La demande des musulmans a provoqué la colère de certains catholiques : «Est-ce que les chrétiens vont être autorisés à prier dans les mosquées du Maroc, de l’Arabie Saoudite, de l’Iran ou du Koweït ?», demandait l’un d’entre eux sur un site Internet catholique.
D’après le quotidien australien, The Sidney Morning Herald, du 20 avril 2004, qui reprend cette information, les musulmans font pourtant tout ce qu’ils peuvent pour présenter le projet comme un désir d’union et non de confrontation entre les religions. — Après les attentats sanglants de la gare de Madrid ?
