Espagne : le visage de sainte Thérèse d’Avila révélé par la science

L’équipe, dirigée par l’anthropologue italien Luigi Capasso de l’université Gabriele d’Annunzio de Chieti-Pescara, a travaillé avec le professeur Jennifer Mann du Victorian Institute of Forensic Medicine de l’université Monash en Australie.

Le professeur italien a été chargé de l’exhumation et de l’étude des reliques de sainte Thérèse d’Avila, conservées au monastère de l’Annonciation de Notre-Dame à Alba de Tormes (Espagne).

Le processus de reconstruction faciale s’est appuyé sur une étude approfondie des restes mortels de la sainte, conservés en divers endroits : le corps, le bras gauche et le cœur à Alba de Tormes (Salamanque) ; la main gauche à Ronda (Malaga) et le pied droit à Rome.

Le professeur Jennifer Mann a modélisé « la représentation la plus précise » de l’apparence de sainte Thérèse, à partir des données obtenues à Alba de Tormes lors de l’ouverture de la tombe. Les chercheurs ont utilisé des techniques médico-légales avancées, notamment des radiographies, des mesures anthropomorphiques et des logiciels de reconstruction faciale en 3D.

Ils se sont également appuyés sur les sources historiques du portrait réalisé par Frère Juan de la Miseria (1526-1616) et des descriptions détaillées par des contemporains, dont Mère Marie de Saint-Joseph : « Dans sa jeunesse, elle avait la réputation d’être très belle et jusqu’à son dernier âge, elle s’est montrée telle ; son visage n’était pas du tout commun mais extraordinaire, et d’un genre qu’on ne peut pas dire rond ou aquilin, les tiers étant égaux, le front large et égal, et très beau. »

L’image obtenue montre sainte Thérèse de Jésus à l’âge de 50 ans, au début de sa réforme du Carmel. Ses traits révèlent une femme de petite taille mais d’une grande force. Les trois grains de beauté qui ornaient son visage ont été fidèlement intégrés dans la reconstitution.

L’étude n’a pas seulement révélé l’apparence de sainte Thérèse, elle a également mis en lumière son état de santé et sa condition physique. Les analyses indiquent que la sainte souffrait de diverses affections comme l’ostéoporose, une déformation de la colonne vertébrale, l’arthrose aux deux genoux et une inflammation de la voûte plantaire.

Ces affections expliqueraient sa posture penchée en avant et les difficultés de mobilité qu’elle a connues dans les dernières années de sa vie racontées par elle-même et par ses contemporains. Malgré ces difficultés physiques, sainte Thérèse a fait preuve d’une force inébranlable qui lui a permis de mener à bien son travail de réforme.