Espagne: Opposition à la loi sur le « mariage » homosexuel et l’ « homoparentalité »
Le 30 juin 2005, les députés espagnols ont approuvé le texte accordant aux homosexuels le droit de se marier et d’adopter des enfants, par 187 voix contre 147. "Nous ne sommes pas le premier pays" à adopter une telle loi, avait déclaré avant le vote le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. De fait, l’Espagne emboîte le pas aux Pays-Bas, à la Belgique et au Canada. Le Sénat espagnol avait rejeté ce projet de loi le 22 juin, par 131 voix contre 119.
Le 18 juin, la manifestation de Madrid contre cette loi avait reçu le soutien officiel de l’Eglise catholique et de l’opposition politique. Organisée par le Forum Espagnol pour la Famille, elle rassembla plus de 180.000 personnes venues de toute l’Espagne. En tête du cortège une vingtaine d’évêques aux côtés de l’ancien président de la Conférence des évêques d’Espagne, le cardinal Antonio Maria Rouco Varela, archevêque de Madrid, plusieurs représentants du Parti populaire d’Aznar, suivis de nombreux jeunes gens et enfants.
Les évêques espagnols appellent les catholiques à "s’opposer par tous les moyens que l’Etat de droit met à la disposition des citoyens" aux lois "radicalement injustes qui ne reconnaissent plus la réalité anthropologique et sociale de l’union entre l’homme et la femme dans sa spécificité et dans sa valeur irremplaçable pour le bien commun, dans le concret, pour la réalisation personnelle des époux et pour la procréation et l’éducation des enfants ». (Les évêques espagnols reprennent ici l’inversion conciliaire des fins du mariage. L’enseignement traditionnel place en premier la procréation et l’éducation des enfants. NDLR) "Nos lois ont cessé d’exercer une tutelle adéquate sur les droits des parents, des enfants et des éducateurs". Les fonctionnaires doivent refuser de célébrer les mariages entre homosexuels au nom de "l’objection de conscience".
Le 2 juillet, le Forum de la Famille appelait à une nouvelle manifestation pour demander un référendum populaire.
Au Vatican, L’Osservatore Romano déclarait : cette loi est "une tentative de défigurer le visage le plus authentique de l’humanité" et "la tâche d’endiguer cette dérive de l’humanité revient à tous et non seulement aux croyants".
Après avoir reçu en privé, le 30 juin, le cardinal Antonio Maria Rouco Varela, Benoît XVI s’est adressé aux 1.600 pèlerins madrilènes conduits par leur archevêque : "Il faut aller jusqu’aux confins de la société pour porter à tous la lumière du message du Christ sur le sens de la vie, de la famille et de la société, en arrivant jusqu’aux personnes qui vivent dans le désert de l’abandon et de la pauvreté". "L’Eglise à Madrid veut être présente dans tous les domaines de la vie quotidienne et aussi à travers les moyens de communication sociale" car l’amour de Dieu "généreux et inconditionnel, est offert non seulement à ceux qui écoutent le Messie mais aussi à ceux qui l’ignorent ou le rejettent". "Dans une société assoiffée de valeurs humaines authentiques et qui souffre de tant de divisions et de ruptures, la communauté des croyants doit être porteuse de la lumière de l’Evangile, avec la certitude que la charité est avant tout communication de la vérité".