Etats-Unis : La question de l’avortement, dans la prochaine campagne présidentielle

"L’enseignement de l’Eglise a toujours été clair. Quelqu’un qui s’approche de la communion pour la recevoir, doit être en état de grâce et en communion avec l’Eglise; une personne consciente d’avoir commis un péché grave ne doit pas la recevoir".

C’est ce qu’a expliqué l’archevêque de Washington, le cardinal Theodore Edgar Mc Carrick, en visite ad limina à Rome, au micro de Radio Vatican, le 28 avril. - En arrière-plan de cette déclaration, la polémique aux Etats-Unis, concernant le candidat démocrate à la Maison Blanche, John Kerry, qui se dit catholique pratiquant et affirme, en même temps, être favorable à l’avortement.

"Je pense que le débat a fait croître, dans une certaine mesure, l’appréciation de ce que la sainte communion signifie pour les catholiques, (...) la réelle présence de Dieu", a encore dit le cardinal Mc Carrick. Tout en soulignant l’existence d’une division au sein même de la communauté catholique, il a précisé que "la couverture médiatique a permis de rendre ce péché plus clair, certainement pour un plus grand bien".



Pour apprécier à sa juste valeur l’enjeu du débat, il est utile de savoir que le cardinal Arinze avait déclaré le 23 avril, lors de la conférence de presse de présentation de Redemptionis Sacramentum, que la position de l’Eglise contre l’avortement était bien connue. Et à un journaliste qui lui demandait si la communion devrait être refusée à un politicien en désaccord avec cette position, le cardinal avait répondu affirmativement.

Le même jour, le sénateur John Kerry réaffirmait son soutien au droit à l’avortement. Et le lendemain, il communiait à l’église qu’il fréquente régulièrement, près de son domicile de Boston, dans le Massachusetts. – A cela, selon l’Associated Press, un porte-parole de l’archidiocèse de Boston a répondu que l’archidiocèse avait comme politique de ne refuser la communion à personne.

La conduite de John Kerry suscite de vives réactions parmi la hiérarchie catholique des Etats-Unis, notamment celle de l’archevêque de Saint Louis, Raymond Burke, qui a déclaré que la communion devrait être refusée à Kerry, tout comme à l’ancien gouverneur de l’Etat de New York, Mario Cuomo, pour les mêmes raisons.

Le dimanche 25 avril, entre 500.000 et 700.000 femmes, venues de tous les Etats-Unis et d’une cinquantaine d’autres pays, manifestaient à Washington contre "l’ingérence" de l’administration Bush dans leur droit à l’avortement. Nul doute que la question de l’avortement sera au centre des débats au cours de la prochaine campagne présidentielle.