Etats-Unis : Les catholiques et l’élection de Donald Trump

Donald Trump.
Aux Etats-Unis, après avoir obtenu la désignation de 290 grands électeurs en sa faveur contre 228 pour Hillary Clinton, Donald Trump a remporté les élections présidentielles le 8 novembre 2016. Il s’installera à la Maison Blanche le 20 janvier 2017.
Connu pour son immense fortune, ses gigantesques buildings, ses divorces et son émission de télé-réalité, celui qui remplacera Barack Obama a créé la surprise, déjouant tous les sondages qui annonçaient la victoire d’Hillary Clinton. Donnant une estimation chiffrée, le New York Times, cité par l’agence I. Média le 9 novembre, estime que 52% des catholiques ont voté pour Donald Trump contre 45% en faveur d’Hillary Clinton. Le 9 novembre 2016, le site Cath-info a traduit un commentaire du magazine conservateur National Catholic Register où Matthew Bunson analyse l’importance du vote catholique qui représente un quart de l’électorat américain.
D’après le journaliste américain, Trump a su convaincre les catholiques en s’affichant lui-même comme ‘pro-vie’, et présentant Hillary Clinton comme une véritable militante de l’avortement « d’une manière que beaucoup d’Américains n’avaient pas réalisée ». Et l’éditorialiste de s’interroger : « Les catholiques pro-vie ont-ils aidé Donald Trump à gagner les élections ? S’ils ne peuvent pas en réclamer le crédit exclusif, ils ont certainement joué leur rôle dans cette élection ». Le lendemain du scrutin, le président sortant de la Conférence des évêques des Etats-Unis, Mgr Joseph Kurtz, a déclaré, dans un communiqué publié par la Conférence, que les évêques américains avaient « hâte de travailler avec le président élu Trump en vue de protéger la vie humaine depuis son commencement le plus vulnérable jusqu’à sa fin naturelle. »
Anne Dolhein fait remarquer sur le site reinformation.tv le 10 novembre, que le prélat « félicite un homme qui a suscité autant de controverses, et qu’il appelle Trump à gouverner pour le bien commun, tout en invitant chacun, Démocrate ou Républicain, à ‘voir le visage du Christ dans notre prochain, spécialement celui qui souffre ou avec qui nous pouvons être en désaccord’ ». Au cours d’un entretien accordé au journaliste Eugenio Scalfari la veille de l’élection et publié par le quotidien La Repubblica le 11 novembre, le pape François n’a pas souhaité se prononcer parce qu’il ne « donne pas de jugements sur les gens et les hommes politiques » et qu’il veut juste « comprendre la souffrance que leur approche cause aux pauvres et aux exclus. » En février 2016, au retour du Mexique, le Souverain Pontife avait pourtant déclaré, concernant Donald Trump et son intention de construire un mur à la frontière américano-mexicaine, qu’une personne « qui pense seulement à faire des murs n’est pas chrétien(ne) ».
Le 10 novembre, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a également répondu aux questions des journalistes sur cette élection, en marge d’une présentation d’un recueil de textes du cardinal Bergoglio. D’après l’agence I. Média le 11 novembre, le premier collaborateur du souverain pontife a précisé à cette occasion la position du Saint-Siège : « Attendons de voir quels seront les choix de Donald Trump durant son mandat. Donnons-lui le temps de commencer ». Dans un message sur Radio Vatican le 9 novembre, le cardinal Parolin a déclaré respecter « la volonté exprimée par le peuple américain » et a adressé « ses meilleurs vœux et sa prière au nouveau président des Etats-Unis. »
Le cardinal américain Raymond Leo Burke, patronus de l’Ordre Souverain de Malte, s’est exprimé à deux reprises dans la presse italienne et américaine, les 9 et 10 novembre, sur l’élection du milliardaire new-yorkais. Selon I. Média le 11 novembre 2016, le prélat a expliqué au National Catholic Register que l’élection d’un candidat « hors normes » était un « signe clair » que le peuple américain avait pris conscience de la situation « sérieuse » du pays, au regard d’enjeux « fondamentaux » liés au bien commun comme « la protection de la vie ou la liberté religieuse ». Chez les orthodoxes, le patriarcat de Moscou a affirmé à l’agence russe Interfax, que cette élection « donne l'espoir d’un changement de l’ensemble du système des relations internationales, pour la création d'une coalition mondiale unifiée contre le terrorisme ».
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, chef du Département pour les Relations Ecclésiales Extérieures, espère notamment que l’arrivée de Trump permettra de « revoir la question du Moyen-Orient » et de souligner que « les terroristes de l’Etat islamique n’auraient pas autant de succès en Syrie et en Irak s’ils n’avaient pas obtenu le soutien international ».
(Sources : apic/imedia/reinformation.tv – DICI n°345 du 25/11/16)