Etats-Unis: Réunion de l’Assemblée des évêques américains

Source: FSSPX Actualités

 

Mgr William S. Skylstad, évêque de Spokane, a été choisi, le 15 novembre, comme président de la Conférence des évêques américains. Il succède à Mgr Wilton D. Gregory, évêque de Belleville. L’archevêque de Chicago, le cardinal Francis E. George a été élu vice-président de la Conférence épiscopale. Mgr Skylstad est critiqué pour sa gestion dans les affaires d’abus sexuels qui ont provoqué la faillite de son diocèse.

Le réseau des personnes abusées accuse l’évêque, non seulement d’avoir été insensible à leurs besoins, mais également d’avoir couvert des membres coupables de son clergé. En raison du dépôt de plainte de plus de 125 personnes pour abus sexuels, le diocèse catholique de Spokane dans l’Etat de Washington devra se déclarer en faillite à la fin novembre. Les demandes des victimes atteignent en effet au total des dizaines de millions de dollars.

Sur ce point, les évêques ont défendu leur décision en faveur de Mgr William Skylstad en arguant qu’il n’était pas responsable de la faillite et que beaucoup d’autres diocèses américains faisaient face à des crises financières. De fait, Spokane est le troisième diocèse américain à se mettre en faillite, après celui de Tucson (Arizona) et de Portland (Oregon). Mgr Skylstad a déclaré à la suite de son élection que son principal défi serait "d’œuvrer à la guérison et à la réconciliation de ceux qui ont souffert des abus sexuels, ainsi que de fournir un environnement sûr dans les ministères pour les jeunes et les enfants".

Au cours de cette réunion, les évêques américains ont pris la décision d’entrer dans le nouveau forum œcuménique national, Christian Churches Together in the U.S.A (CCT) – "Eglises chrétiennes ensemble aux Etats-Unis". C’est la première fois que l’Eglise catholique des Etats-Unis devient membre d’une organisation nationale de ce type. Mais dans 70 autres pays du monde, l’Eglise catholique fait partie de tels conseils oecuméniques d’Eglises, selon l’agence catholique américaine CNS.

Les évêques ont approuvé la proposition de rejoindre la CCT par 153 voix contre 73. L’évêque Stephen E. Blaire, de Stockton, Californie, président du Comité pour les affaires œcuméniques et interreligieuses, a présenté la proposition aux évêques catholiques américains et a plaidé pour son adoption. Il a intitulé la nouvelle organisation "un forum pour la participation" à travers lequel les Eglises chrétiennes peuvent prier ensemble, croître dans la compréhension mutuelle les uns des autres et témoigner ensemble". - Les principaux courants protestants, évangéliques, chrétiens orthodoxes et catholiques sont représentés dans la CCT.

Lors de la même réunion, une majorité d’évêques s’est prononcée contre le refus de la communion pour les hommes politiques considérés "trop libéraux". D’après le cardinal Theodore McCarrick, archevêque de Washington, une grande part de ses collègues, tout comme le Vatican, est d’avis que les divergences d’opinion en matière d’avortement ne devraient pas être portées devant l’autel.

La Commission de la Doctrine, avec l’aide de la Commission sur les pratiques pastorales, a traité de l’enseignement de l’Eglise sur les dispositions pour recevoir la communion. Ces prises de position concernent tout le monde et pas seulement les hommes politiques. La "task force" des évêques a rédigé un "manuel" concernant les catholiques dans la vie publique. Il contient des prises de positions du pape, du Concile et de la Conférence des évêques américains sur la responsabilité des catholiques dans ce domaine.

Cet ouvrage sera à la disposition des évêques, comme base pour "l’enseignement, le dialogue et la persuasion". Les évêques affirment que la communauté et les institutions catholiques ne devraient pas honorer ceux qui agissent contre "nos principes moraux fondamentaux". Les membres de la "task force" se réjouissent que l’on ait discuté de la “culture de la vie” durant la récente campagne électorale, et que les sondages électoraux aient mis l’accent sur les "valeurs morales”. "Nous ne pouvons qu’espérer que cela conduira à une action réelle pour protéger les enfants à naître, défendre le mariage, protéger la vie et la dignité de ceux qui sont pauvres et vulnérables, et promouvoir la paix dans un monde violent".

Mais les évêques américains ont renoncé à renforcer leur position commune suite à la victoire électorale de George Bush. En juin dernier, ils avaient affirmé que les politiciens catholiques favorables à l’avortement "collaboraient avec le mal" et ne devaient pas être invités par des organisations et des institutions de formation catholiques.

Des évêques avaient annoncé durant la campagne électorale qu’ils refuseraient la communion aux partisans de l’avortement, visant ainsi explicitement le candidat démocrate John Kerry, qui représente également des positions libérales en matière de recherche sur les cellules souches ou les couples homosexuels. Parmi ces tenants d’une ligne dure, il y avait notamment Mgr Raymond Burke, archevêque de Saint-Louis. Dans sa dernière lettre pastorale publiée peu avant les élections américaines, Mgr Burke exhortait les catholiques à voter en accord avec la doctrine de l’Eglise. Pour lui, en effet, il n’est pas question de transiger sur la valeur de la vie. Sans explicitement l’affirmer, Mgr Burke invitait à voter pour le protestant George W. Bush au détriment du catholique John Kerry.