États-Unis : Séminaire St Thomas d'Aquin: The Great Day !

Source: FSSPX Actualités

Et le miracle eut lieu : le permis d’occupation, délivré la veille de l’inauguration du nouveau séminaire de Virginie, comté de Buckingham, Dillwyn ! Il était temps…

Tard dans la nuit, les ouvriers ont achevé leurs travaux. Ce qui, la veille, était encore un défi s’est réalisé : route goudronnée, briques posées, dalles installées et pelouse ensemencée au jet (!). Les engins de terrassement ont été remisés à l’écart pour ne pas encombrer la vue : ils continueront de servir bientôt, car tout n’est pas encore entièrement fini.

Tôt ce matin, sous un soleil rapidement éclatant, les séminaristes aidés de bénévoles se sont activés eux aussi : comme le dira leur directeur, l’abbé Yves le Roux, tout à l’heure dans son discours inaugural : « Ils ne dorment plus, ils ne mangent plus, ils ne font plus que prier et travailler ». Les magnifiques oriflammes ont été hissées en haut des mâts et autour de l’autel, le couvert du repas d’inauguration est mis, la poussière a (presque) disparu, les objets liturgiques ont été astiqués et les 2000 chaises ont été installées sous la tente qui doit accueillir la messe pontificale. La chapelle provisoire du séminaire étant déjà trop petite pour accueillir la foule qui se presse, nombreuse et enthousiaste.

A son tour, la tente se révèle trop petite et la foule déborde. Mais la piété des assistants et leur joie d’être présents (beaucoup ont fait plus de dix heures de route pour venir) sont très palpables. De nombreuses personnalités ont également fait le déplacement pour assister à cet événement : le Shérif du comté, les représentants de la Maison généralice – les abbés Alain-Marc Nély, Christian Thouvenot, Pablo Enrique Suarez –, ainsi que les supérieurs des districts de France, du Canada et des Etats-Unis – les abbés Christian Bouchacourt, Daniel Couture et Jürgen Wegner – et tant d’autres qui ont franchi l’océan pour assister à cet événement considérable. C’est l’abbé Bouchacourt qui nous confie avec ferveur : « Ce séminaire est vraiment colossal : en France, on compte chaque mètre carré, ici… Ce séminaire, comment vous dire, c’est un événement extrêmement important pour la Tradition, mais aussi pour toute l’Eglise. »

Dans son sermon, dont voici les grandes lignes, Mgr Bernard Fellay n’affirme pas autre chose : « <em>Si ce n’est pas le Seigneur qui édifie la maison, c’est en vain que l’homme travaille</em> (Ps 126, 1). Nous devons aujourd’hui une action de grâces particulière à Dieu qui est, en quelque sorte, l’auteur principal de ce séminaire.

« Pourquoi un tel édifice si grand, si beau, si imposant ? C’est d’abord pour nous souvenir de la majesté de Dieu, qui n’est pas l’un d’entre nous. Cette construction exprime sa majesté, son éternité et sa supériorité.

« Ce séminaire est une sorte de remède pour les temps que nous vivons. Il s’y formera de futurs prêtres choisis par Dieu pour servir ses intérêts face aux hommes et Lui présenter les hommes. Au contact de Dieu, le prêtre est un médiateur par sa prière et par son travail, et cela se fait dans le silence, en présence de Dieu. Ici les futurs prêtres entreront dans cette intimité, dans cette relation avec Dieu. Plus le prêtre entrera dans cette vision, dans cette perspective, plus vous recevrez de lui : c’est le grand mystère de l’apostolat.

« Nous ne sommes pas seulement à Dillwyn, dans le comté de Buckingham : nous sommes au pied de la croix.

« Il ne manque plus que l’église maintenant : à son heure, elle couronnera le tout. Les futurs prêtres y prieront pour vous : priez pour eux. Ce nouveau séminaire, ajoute le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X très reconnaissant, est un vrai joyau. Nous le devons à votre générosité : que Dieu vous en bénisse ! »

A la fin de la cérémonie, suivie par la foule joyeuse, dense et recueillie à la fois, la longue procession du clergé remonte vers le séminaire. C’est l’heure du repas auquel se sont inscrits plus de 1000 convives (dont seuls 500 pourront être dans le grand réfectoire) : un immense succès aussi, qui donnera l’occasion à l’abbé Le Roux de remercier ceux qui, tout au long du projet, ont aidé à la construction et qui l’ont soutenu dans son action. Impossible de les citer tous…

Puis, avant que le soleil rouge ne glisse vers les montagnes bleues pour incendier le ciel, la forêt toute proche et les murs des bâtiments, Mgr Fellay bénit le séminaire et les cloches qui rythmeront désormais la vie de silence et de prière des futurs prêtres : après toutes ces festivités heureuses, le recueillement reprend naturellement ses droits.

Alors qu’au loin, dans le ciel, tournoient les buses imposantes et que la nuit tombe doucement, c’est à l’abbé Jacques Emily, l’un des prêtres les plus anciens de la Fraternité, que reviennent les mots de la fin : « Quelle maison, n’est-ce pas… à Ecône, je me souviens, on trouvait les locaux bien agréables et bien apaisants. Mais alors ici… on sent tout de suite qu’on est dans une maison religieuse, une maison de prière. Conçue, pensée et réalisée pour cela. Quelle beauté ! »

(Source : FSSPX/MG – DICI n°344 du 11/11/16)