Europe : L’Italie défend le crucifix à l’école comme un « symbole passif »

L´Italie, avec l´appui d´une dizaine de pays, a appelé fin juin la Cour européenne des droits de l´homme (CEDH) à revenir sur une décision réclamant le retrait des crucifix dans ses écoles publiques (voir DICI n°212), susceptible de faire jurisprudence dans l’ensemble des 47 pays membres du Conseil de l’Europe. « Le crucifix est un symbole passif sans rapport avec l´enseignement qui est laïc », a expliqué devant la Cour Nicola Lettieri, cité par l´Agence France Presse.
Le représentant du gouvernement italien a ainsi questionné la Cour : « Où est l´endoctrinement et où est l´atteinte aux droits ? On ne soustrait pas les enfants aux convictions de leurs parents », a-t-il dit, précisant que « si le crucifix est l´expression d´une tradition chrétienne, l´Italie n´est pas prosélyte ». – Le crucifix est ainsi considéré comme un « symbole passif ». La Croix de la Passion du Christ n’est plus que le signe inerte d’une foi qui se défend de tout prosélytisme.
Dans un arrêt rendu en novembre 2009, à l’origine de grands remous (voir DICI n°205), la CEDH avait jugé la présence du crucifix dans les écoles publiques italiennes « contraire au droit des parents d´éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants à la liberté de religion et de pensée ». Rome avait immédiatement contesté ce jugement, ainsi que plusieurs autres pays tels que la Pologne, la Slovaquie, l’Autriche... La décision des juges de Strasbourg est attendue pour l’automne.
(Sources : apic/AFP - DICI n°219 du 24/07/10)