Euthanasie au Portugal : la balle revient dans le camp du président

Source: FSSPX Actualités

Assemblée de la République du Portugal

Le 5 novembre 2021, à quelques semaines de la fin de la législature – celle-ci devant s’achever par dissolution de la Chambre basse la veille de Noël – le bloc de gauche a approuvé une nouvelle loi sur l’euthanasie au Portugal. La balle est désormais relancée dans le camp du chef de l’Etat, un catholique pratiquant qui n’a jamais caché son opposition au projet.

Le parti socialiste portugais peut se frotter les mains, car il a fait de l’euthanasie l’un de ses principaux thèmes de croisade progressiste : le nouveau projet de loi dépénalisant la mort en gants blancs vient d’être voté au Parlement de Lisbonne par 138 voix « pour », 84 « contre » et cinq abstentions.

Un résultat qui n’étonnera personne étant donné que ni les « conservateurs » du PSD, ni les communistes n’avaient imposé de consigne de vote à leurs membres…

Le vote du 5 novembre dernier est intervenu au lendemain de l’annonce de la dissolution du Parlement par le président de la République, Marcelo Rebelo, qui a décidé de convoquer des élections législatives anticipées pour le 30 janvier 2022.

Une dissolution qui fait suite au rejet du projet de budget pour 2022 du gouvernement socialiste minoritaire, lâché par ses anciens alliés de la gauche radicale.

La nouvelle version de la loi sur l’euthanasie comprend une introduction où sont définis les concepts de « lésion définitive de gravité extrême » ou de « maladie grave ou incurable », que la Cour constitutionnelle avait jugés trop vagues.

En janvier dernier, après un premier vote, la loi avait été portée devant le chef de l’Etat. Ce dernier avait trois choix possibles : exercer son droit de veto, accepter la loi, ou la soumettre à la Cour constitutionnelle pour qu’elle vérifie sa conformité avec la loi fondamentale du pays.

Marcelo Rebelo avait opté pour cette dernière possibilité.

Avec le vote in extremis du 5 novembre 2021, la balle revient une nouvelle fois dans le camp du président de la République, un catholique pratiquant qui sait qu’il ne pourra pas botter en touche indéfiniment.

En tout cas, la chute du gouvernement d’Antonio Costa, qui se portera de nouveau candidat pour le PSP, ouvre un scénario incertain au Portugal, dont l’un des bénéficiaires pourrait être le parti national conservateur.

Selon des estimations datant de la mi-octobre 2021, Chega, le récent parti populiste de droite, pourrait ainsi obtenir près de 10 % des voix, ce qui lui permettrait de passer de son unique siège actuel à près de 18  parlementaires.