Euthanasie : le nouveau cheval de bataille des progressistes argentins

Source: FSSPX Actualités

Congrès national argentin

Plusieurs projets de loi visant à légaliser l’euthanasie devraient arriver devant les parlementaires dans les semaines qui viennent. L’Eglise catholique a réagi en faisant connaître sa vive opposition et promet de faire entendre sa voix dans le débat.

En Argentine, l’euthanasie est légale depuis 2012, mais relève d’un cadre relativement restreint : elle prévoit que le corps médical puisse cesser l’hydratation et l’alimentation du patient en fin de vie qui le demande, sans crainte d’être poursuivi par la justice.

Des dispositions – déjà gravement contraires à la loi naturelle – jugées insuffisantes par la coalition au pouvoir, notamment par le parti Frente de Todos (Front de tous) du président péroniste Alberto Fernandez.

Ainsi, en 2021 et 2022, pas moins de quatre projets ont été déposés par les députés progressistes, afin de parvenir à une légalisation plus ou moins absolue de l’euthanasie, sur le modèle de ce qui se pratique déjà en Europe et au Canada.

Des textes auxquels s’oppose de fortement la Conférence des évêques d’Argentine (CEA) qui dénonce là une « culture de mort » et une « culture du déchet », reprenant des termes souvent employés par le pape argentin.

« Bien qu’une société ne puisse pas éliminer la souffrance, elle doit toujours s’engager avec toutes ses énergies en faveur de la vie de ceux qui souffrent. (…) Même dans les cas de maladies qui n’ont pas de remède, tous les patients doivent être soignés et accompagnés afin que leur vie soit respectée jusqu’à la mort naturelle », déclare l’épiscopat argentin, dans un communiqué publié le 18 août 2022.

De son côté, Frente de Todos a confirmé que son but reste de mettre au plus vite la question de l’euthanasie à l’agenda parlementaire, tout en sachant que le processus pour parvenir à l’adoption d’une loi, sera long et semé d’embûches : mais l’adoption de la loi légalisant l’avortement leur laisse espérer un succès futur.

L’Eglise d’Argentine n’entend pas rester muette dans le débat : « Prendre une vie n’est pas un moyen de soulager la souffrance. (…) Nous ne sommes pas les maîtres de la vie », rappelle le communiqué de la CEA, qui regrette que l’accent ne soit pas mis, probablement par parti pris idéologique, sur les soins palliatifs.

« Il est essentiel d’accompagner l’angoisse de ceux qui souffrent, leur douleur physique et spirituelle. Le domaine de la médecine est de guérir, mais aussi de soulager et d’humaniser le processus qui mène à la mort », insistent les prélats argentins.

Et la conférence épiscopale de lancer un avertissement à peine voilé à la classe politique : « Par respect pour la vie qui nous vient de Dieu et dont nous ne sommes pas les maîtres, par considération pour tant de personnes qui se sont engagées à prendre soin de la vie en tant que personnel de santé, et par respect pour les absents qui sont morts ces dernières années, nous demandons à Dieu que, dans notre patrie bien-aimée, aucune place ne soit donnée à des lois qui laissent ceux qui souffrent le plus sur le bord de la route et les excluent. »

Sans aucun doute, la lutte pour le droit à la vie en Argentine promet de nombreuses passes d’armes dans les semaines et les mois à venir…